Renault paie cash ses erreurs de l'intersaison

Actualité Renault

Publié le: 25/05/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
P1112_070525.jpg
P1112_070525.jpgF1. GP de Monaco. Vainqueur l'an passé en Principauté et, à l'époque, en tête du championnat, Renault ne pourra jouer que les figurants dimanche.

MONACO (de notre envoyé spécial). On savait que 2007 serait dur pour Renault. Le départ d'Alonso chez McLaren, le changement d'une réglementation que le constructeur français avait parfaitement assimilée, autant de points qui jouaient en défaveur de l'écurie dirigée par Flavio Briatore au départ de la saison. Mais de là à imaginer pareille déroute !

A la même date, l'an passé, alors que six Grands Prix avaient été courus, Renault débarquait à Monaco avec 19 longueurs d'avance sur Ferrari. Aujourd'hui, après quatre courses, le constructeur français ne pointe qu'en quatrième position, avec seulement 11 points. On voit mal comment à Monaco, ce week-end, les choses pourraient changer. « Nous ne sommes pas encore dans le rythme, reconnaît Fisichella, mais nous progressons. C'est important pour le moral des troupes. »

Piètre consolation. Si Bob Bell est lui aussi persuadé que ses voitures ont progressé en terme de performances, voilà quinze jours en Espagne, il sait également que Renault est toujours loin du compte, et qu'il lui sera très difficile de rejoindre, cette saison, le camp des vainqueurs potentiels. « A Barcelone, notre nouvelle suspension et les développements « aéro » ont bien fonctionné. Nos pilotes se sont sentis plus en confiance dans leur auto. »

Mais le directeur technique ne se fait pas trop d'illusions. « Les développements avancent. Cela dit, il n'y a pas de recette miracle pour Monaco. Une mauvaise voiture ne deviendra pas du jour au lendemain une machine exceptionnelle. Ici, on a besoin de très grands appuis aéros mais, plus que tout, les pilotes doivent se sentir en confiance dans leur voiture. »

Comment une équipe qui vient de glaner deux titres mondiaux, pilotes et constructeurs, consécutifs a-t-elle pu tomber si bas ? Les choses sont relativement simples. En milieu de saison dernière, le pouvoir sportif interdisait les fameux « mass dumpers », ces amortisseurs de vibrations, technologie que Renault avait le mieux maîtrisée dans le paddock. Dès lors, dans les ateliers d'Enstone et de Viry-Châtillon, il fallut mettre les bouchées doubles pour sauver le titre et contrer la concurrence. Et, faute de temps, on sacrifia quelque peu le développement de la voiture 2007.

Autre erreur, on travailla en soufflerie sur la nouvelle monoplace avec des pneus Michelin alors, que cette saison, toutes les écuries sont chaussées en Bridgestone. Certainement la plus grosse bévue de Renault-F1. Car aujourd'hui, à cause d'une aérodynamique mal maîtrisée, les pilotes usent trop vite leurs gommes et se plaignent d'un manque de traction et d'adhérence. Carlos Ghosn, le big boss de Renault, attendu dimanche à Monaco, ne pourra constater l'ampleur des dégâts, si son équipe ne redresse pas rapidement la barre.

Jean-Claude VIRFEU.

Fernando Alonso (McLaren-Mercedes) a signé le meilleur chrono, hier, lors des essais libres. Son jeune coéquipier Lewis Hamilton, leader du championnat du monde, a été victime d'une sortie de piste. Essais libres : 1. Alonso (McLaren-Mercedes) 1'15''335 ; 2. Räikkonen (Ferrari) 1'16''215 ; 3. Hamilton (McLaren-Mercedes) 1'16''296 ; 4. Trulli (Toyota) 1'16''354 ; 5. Fisichella (Renault) 1'16''753...; 17. Kovalainen (Renault) 1'18''086.