PSA : plus de mille salariés quittent la Janais

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Publié le: 17/06/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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La direction de PSA tente d'inciter le plus grand nombre de salariés à partir de l'usine de Chartres-de-Bretagne. 1 035 ont déjà signé leur contrat de départ.

Reportage

La direction de PSA a prévu de supprimer 1 750 postes d'ici à la fin de l'année, à l'usine de Chartres-de-Bretagne. Or, actuellement, 1 035 salariés ont d'ores et déjà accepté de partir : 935 quittent définitivement le constructeur automobile et 100 acceptent d'être mutés dans un autre site du groupe. « Nous sommes dans une bonne dynamique », reconnaît-on à la direction de la Janais, qui se donne encore jusqu'à la fin de l'année pour convaincre 700 salariés supplémentaires de partir.

Pour parvenir à ses fins, force est de constater que cette dernière ne ménage pas ses efforts. Hier, pour la deuxième fois depuis le début de l'année, une journée d'information était organisée à l'intérieur de l'usine. Des salariés qui ont déjà été mutés à Poissy ou Aulnay, sont venus témoigner de leur arrivée en région parisienne.

Plusieurs spécialistes des ressources humaines aident ceux qui le souhaitaient, à réaliser leur CV. A l'étage, une quinzaine d'entreprises présentent leurs offres d'emploi : EDF, les transports Désert, Les grands moulins de Rennes, l'aide à domicile en milieu rural...

Il part pour être boulanger

Des représentant des autres sites du groupe PSA sont là aussi. A l'usine de Poissy, par exemple, qui produit la 207, la 1 007 et bientôt la nouvelle DS3, le constructeur recherche 145 opérateurs « au plus vite ». Les aides à l'installation et au déménagement sont conséquentes : jusqu'à 40 000 €. Et pour que la mutation soit plus incitative encore, la direction a annoncé une augmentation de salaire de 100 € par mois.

Actuellement, 622 salariés de la Janais sont prêtés aux autres usines PSA. Mais combien accepteront de changer de région ?

La majorité des candidats au départ préfèrent, en fait, changer de métier. C'est le cas de Patrick (1) qui aurait eu 20 années d'ancienneté à la Janais, en fin d'année. A 40 ans, ce père de deux enfants se réoriente totalement. Il sera boulanger et s'apprête à entamer une formation intensive de six mois.

Jusqu'à 45 000 € d'aide

« Franchement, je ne vois pas la situation s'améliorer dans l'automobile. Je préfère rester maître de mon destin et de celui de ma famille », explique ce salarié qui quittera officiellement l'usine à la fin août.

Là aussi, la direction se veut incitative. En cas de changement d'employeur ou de création d'entreprise, les aides peuvent varier entre 15 000 € et plus de 45 000 €. Un opérateur avec 25 ans d'ancienneté et avec un salaire brut de 1 500 €, touchera, par exemple, 26 200 €...

Mais tous ces efforts seront-ils suffisants pour trouver encore 700 candidats au départ ? La direction veut d'autant plus y croire que de nouvelles périodes de sureffectif sont annoncées.

A compter du 24 août, l'usine de la Janais ne fabriquera plus sur trois lignes de production mais sur deux (nouvelles) lignes. La ligne 2 où était montée la 407 s'arrêtera en effet définitivement le 9 juillet. Ce sont donc plus de 500 salariés qu'il va falloir réaffecter sur les autres chaînes de montage. Difficile en l'état actuel des carnets de commande...

Seule certitude aujourd'hui : le temps où l'usine de la Janais employait plus de 10 000 personnes est révolu. A la fin de l'année, il ne devrait plus y rester que 6 000 salariés...

(1) : prénom d'emprunt.

(Source : Ouest-France, Pierrick Baudais)

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