Prix du carburant : pas de coup de pompe !

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Publié le: 18/09/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le baril de pétrole cote sous les 100 dollars. Mais sa diminution ne se répercute pas dans les stations. Les consommateurs sont contraints de s'adapter.

Vous partez en vacances, il tutoie les 150 dollars. Deux mois plus tard, vous attaquez la rentrée, il flirte avec les 100 dollars.

Pourquoi le prix du baril de pétrole joue-t-il ainsi au yo-yo ?

« Comme tout marché, il est fonction de l'offre et de la demande, expliquaient récemment des experts à nos confrères du Monde. Or, la croissance mondiale est en berne, les pays développés produisent moins, donc consomment moins de pétrole. S'ajoute à cela l'effet épouvantail du prix à la pompe qui a fait baisser (ou économiser) la consommation d'essence. Et comme l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'avait jamais autant sorti de barils pour faire face à la demande, le prix du brut a flanché. »

Pour autant, cette baisse n'effraie pas les pétroliers. Total, par exemple, reste « confiant dans ses perspectives de résultats ». Pour preuve : il annonçait, le 10 septembre dernier, qu'il augmenterait de 14 % une avance sur le dividende, au titre de l'exercice 2008, qui sera bientôt versé à ses actionnaires...

7 centimes en six mois

Dans le même temps, les automobilistes continuent à payer leur litre de carburant à un prix très proche de celui de début juillet, au moment où le baril atteignait des records. Pire : en l'espace de six mois, le litre de carburant est plus cher d'environ 7 centimes d'euros (voir l'infographie). Pour un plein de 60 l, ça représente une augmentation moyenne de 4,20 € ! Jacques, Briochin de 52 ans, fulmine : « Ce qui me révolte c'est que les taxes représentent plus des deux tiers du prix du litre de carburant. Et l'État ne fait rien alors qu'on connaît tous le problème du pouvoir d'achat actuel... »

Ce contexte génère de nouveaux comportements. Élisabeth Briffaut, gérante d’une station Total, l'observe. « Tout le monde se sert la ceinture. Certains roulent moins, prennent plus le vélo, vont faire leurs courses à pied. Ils sortent moins le dimanche. Même notre clientèle plus aisée nous dit qu'elle fait plus attention. » Évidemment, le chiffre d'affaires s'en ressent : « En un an, on a un manque à gagner de 10 000 à 15 000 € environ ! Heureusement que les professionnels dotés d'une carte GR (grand routier) sont là pour compenser les pertes sinon on pourrait mettre la clé sous la porte. »

Dans les petites stations services et les grandes surfaces, le constat est identique. Elles voient des clients qui pestent, qui ne prennent que quinze, voire dix euros, de carburant. Certains n'ont parfois même pas de quoi payer sur le champ. Ils laissent une pièce d'identité en gage. Élisabeth Briffaut en a une boîte remplie de gens qui ne sont toujours pas revenus. Un plein dont elle se passerait bien...

Source : Ouest-France - Bruno Alvarez


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