Polémique Peugeot - Audi, les pilotes préservés

Actualité Peugeot

Publié le: 11/06/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Réclamation. Peugeot a officialisé sa réclamation contre Audi. Posture ou réalité, les pilotes affectent l'indifférence, et travaillent.

« Aujourd'hui mercredi 10 juin 2009 à 10 h 35, le Team Peugeot Total a déposé - conformément à l'article 29.2 du règlement particulier des 24 Heures du Mans auto 2009 - une réclamation contre le concurrent Audi [...] » Voilà, mot pour mot, le préambule du communiqué officiel, livré hier par la marque au lion. S'ensuit une description détaillée de la situation qui, à l'en croire, devrait disqualifier les R15. De quoi ajouter une dose de stress aux pilotes de la firme d'Ingolstadt ? Que nenni.

Ces derniers, éponges rigoureuses de la légendaire rectitude germanique, affichent un zen d'acier trempé. L'emblématique Tom Kristensen, sûr du choix technologique adopté, en porte-voix : « Cette histoire ne m'affecte pas, je ne veux pas m'en mêler, mais tout de même. J'ai apprécié, l'an dernier, lorsque Peugeot nous mettait peut-être cinq secondes au tour, de n'avoir jamais entendu quiconque chez Audi s'interroger sur une éventuelle illégalité de la 908. Franchement, j'essaie de me tenir en dehors de ça. »

Voilà qui, venant de Monsieur Le Mans, l'homme aux huit victoires (six avec Audi), a tout du coup de pied de l'âne. « Une tempête dans un verre d'eau », insiste-t-il à l'instar de ses partenaires d'écurie. Dindo Capello : « On est là pour faire le job, être performants. Pour nous, pilotes, cette affaire ne change rien. À titre personnel, je m'en fiche, mais si Peugeot agit ainsi, c'est qu'ils pensent avoir raison. J'attends maintenant une belle course, dans la loyauté, que notre discipline en sorte gagnante. » Alexandre Premat, dénonçant au passage un « cinéma », ne dit pas autre chose.

Premat : « La pression est sur Peugeot »

L'équipier de Timo Bernhard et Romain Dumas apprécie d'avoir été préservé des vagues par le staff de l'équipe, et considère que « cela met plus de pression à Peugeot qu'à nous. Leurs pilotes, ingénieurs et mécaniciens pensent notre voiture non conforme. Et ils pensent plus à leur réclamation qu'à se concentrer sur la course alors que chez nous, c'est le contraire. » Vérification immédiate, au point presse quotidien organisé par Peugeot, évidemment très attendue dans le contexte. Rien de bien différent n'y transparaît dans les propos. « Le seul truc que je puisse en dire est que, s'il y a des arguments, il faut les tacler, assène Nicolas Minassian. Le reste n'est pas mon problème. Mon programme est de faire tout au mieux pendant les 24 Heures. »

L'extra sportif évacué en une thérapie salutaire, pour ne penser qu'à l'essentiel : « On veut gagner sur la piste. Le reste importe peu, assure Sébastien Bourdais. A part avec les journalistes, on n'en parle pas. C'est au management de gérer la situation. Je comprends et soutiens évidemment son point de vue. » « Ça ne me met pas la pression, ni ne me trouble de savoir si Audi est dans les clous, renchérit Stéphane Sarrazin. Ici, on est un peu dans notre bulle. On a nos chambres, on sort pour manger, on part bosser avec les mécanos et les ingés... Pour moi cette histoire est transparente. »

Posture de circonstance ou non, l'affaire se réglera peut-être définitivement sur l'asphalte. Si Peugeot gagne, elle fera long feu. Sinon, aucun vainqueur officiel ne pourra être acclamé dimanche à 15 h. Il faudra attendre le verdict de la FIA.

(Source : Ouest-France, Olivier Clerc)

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