Pied au plancher pour la voiture électrique

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Publié le: 02/10/2009 - Mis à jour le: 06/11/2023
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Une usine de batteries à Flins, 75 000 bornes publiques de recharge, 5 000 € de bonus par voiture... Le gouvernement met le paquet pour atteindre deux millions de véhicules dans dix ans.

La course commerciale s'accélère. Avantage aux grandes entreprises et aux administrations. Rassemblées au sein d'un groupe de seize - EDF, Vinci, mairies, etc -, elles vont procéder à un achat groupé pour 50 000 véhicules d'ici à la fin de l'année. Jean-Paul Bailly, le patron de La Poste, qui conduit l'appel d'offres, espère doubler la mise d'ici là.

Les particuliers, eux, devront attendre la mi-2010 pour vraiment rouler électrique. Avec Bolloré et sa BlueCar en juin, Heuliez et sa Friendly utilitaire en septembre, Peugeot et sa iON quatre places en octobre, une Citroën jumelle à la fin de l'année. 2011 sera plutôt l'année de Renault avec la Zoé (catégorie Clio), la Fluence (niveau Laguna) le Kangoo zéro émission et un deux places urbain Twizy.

Les prix rétrogradent. Le gouvernement confirme le bonus de 5 000 € par véhicule jusqu'en 2012 (2 000 € pour les hybrides). Du coup, la Friendly de Heuliez sera proposée à 14 000 € TTC, la Zoé de Renault au tarif d'une Clio diesel, soit environ 16 000 €. Le groupe espère en vendre au moins 100 000. Sur dix ans, le coût des batteries sera divisé par deux, estime-t-on chez Peugeot-Citroën, où l'on « anticipe un coût voisin du thermique ».

« Un jour, avec l'arrivée des grandes séries, la voiture électrique sera moins chère que la thermique », annonce Patrick Pelata, le patron de Renault. En attendant, ça reste un peu difficile de faire des comparaisons fiables, intégrant l'achat, l'usage, la revente.

Les équipements collectifs débarquent. Une prise standard suffit pour charger le véhicule. Dès 2012, les nouveaux immeubles (bureaux et habitations) intégreront obligatoirement des prises de recharge dans les parkings. Même les immeubles anciens devront y passer en 2015. À cette date, il devrait y avoir un million de points de recharge en France. En parallèle, 75 000 bornes publiques seront installées par une filiale dédiée d'EDF, pour un coût global de 1,5 milliard. Mais, pour Chantal Jouano, la secrétaire d'État à l'Écologie, l'essentiel se joue à domicile ou au bureau. Les infrastructures publiques représenteront moins de 10 % des prises nécessaires.

L'industrie française prend le virage. En amont, avec le CEA, qui travaille notamment sur le stockage et le recyclage à Chambéry. En aval, avec EDF, qui trouve là un bon moyen pour écouler du kilowatt/heure la nuit, hors des heures de pointe.

Reste que ce sont surtout les constructeurs qui veulent y trouver leur compte. C'est Renault qui a prévu d'assembler des voitures électriques à Flins. Et qui va créer, sur le même site, avec une aide étatique, une usine de batteries capable d'en produire plus de 100 000 par an dans un premier temps, puis 250 000. Pour ses propres besoins, mais aussi « pour tout le monde », précise Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie. PSA semble intéressé. Et puis, n'oublions pas Saft, Dassault et Bolloré, à Quimper, en qui Jean-Louis Borloo « croit dur comme fer ».

(Source : Paul Burel, Ouest-France)