Peugeot Citroën : plus d'autos, moins de salariés

Actualité Peugeot

Publié le: 05/09/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1234_070905.jpgProduire quatre millions de véhicules en 2010 avec moins de salariés. Telle est la feuille de route exigeante imposée par Christian Streiff à Peugeot Citroën.

Ralenti par des performances commerciales et financières en demi-teinte depuis quatre ans, PSA Peugeot Citroën tente de reprendre la main. En tout cas, Christian Streiff, son PDG, annonce clairement la couleur et une feuille de route ambitieuse.

En 2010, si la cadence imposée par le successeur de Foltz est respectée, le groupe devrait vendre dans les quatre millions de véhicules contre 3,4 millions en 2006. Lancer 53 nouveaux modèles dont 29 rien qu'en Europe, quitte à élargir la gamme bien au-delà du secteur traditionnel des berlines. Dégager enfin une marge opérationnelle entre 5,5 et 6 % du chiffre d'affaires (2 % en 2006).

Moins d'effectifs

Pour faire bonne mesure, le PDG se projette déjà à l'horizon 2015 avec l'ambition majeure d'être le constructeur auto « le plus compétitif en Europe », c'est-à-dire celui qui offre « la meilleure prestation pour un coût donné ». Et accessoirement de consolider sa position revendiquée de numéro un de la voiture écologique. Cet objectif passe notamment par le gain de 10 g/km de CO 2 , la commercialisation de véhicules hybrides diesel à partir de 2010 et la vente d'un million de modèles « stop and start » (avec arrêt automatique du moteur aux feux) dès 2011.

Afin d'atteindre le but, le groupe entend utiliser évidemment tous les leviers à sa disposition : réduction drastique des frais fixes (30 %) et des délais (30 %), délocalisation des achats de pièces à l'Est, démarcation encore accrue des marques Peugeot (« robustesse et élégance ») et Citroën (« surprise et avant-garde ») nouveau partenaire et nouvelle usine en Chine, accélération en Russie. Mais pas de miracle.

Pour aller plus vite, le constructeur sera aussi plus léger. Le redressement aura un coût humain. Si Christian Streiff exclut toute délocalisation des usines terminales (comme celle de Rennes) il n'en est pas moins explicite sur l'emploi. Pour lui, PSA se trouve dans « une logique d'effectifs décroissants en Europe de l'Ouest, jusqu'à ce que nous ayons atteint le meilleur niveau de compétitivité en Europe ». Le mouvement d'amaigrissement est d'ailleurs bien lancé. D'ici à fin 2007 les effectifs auront fondu de 7 000 à 8 000 personnes (dont 4 800 prévus en France). 70 % de ces départs volontaires concernent les cols blancs des bureaux et 30 % les cols bleus de la production.

Résumons. Bousculé par une concurrence accrue et accélérée - comme son concurrent le plus direct, Renault - PSA Peugeot-Citroën est désormais lancé dans une délicate offensive de reconquête.

Paul BUREL.