Montagny-Loeb et Hélary ont tout donné - Sarthe - lundi 19 juin 2006

Actualité

Publié le: 19/06/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
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PODIUM. Comme l'an passé, Pescarolo a dû se contenter de la deuxième place.

Mais sans regret : Audi était plus fort.

Les consignes étaient claires. Pour les pilotes des deux Pescarolo n° 16 et 17, Henri Pescarolo avait défini un tableau de marche précis. 1. Les pilotes devaient tripler les relais. 2. Les autos avaient à boucler 13 tours avant de rentrer aux stands. 3. Le tableau de marche établi invitait les pilotes à tourner aux alentours de 3' 4'' au tour.

« C'est ce que nous avons fait, précisait Éric Hélary. Cela nous paraissait suffisant pour faire la course en tête. On ne s'attendait pas vraiment à ce qu'Audi nous mette entre 3 et 5'' au tour. Ils ont bien caché leur jeu. Nous, on ne pouvait pas aller plus vite. »

La Pescarolo n° 17 a tourné comme une horloge. Seuls, quelques écarts de conduite heureusement sans conséquence, ont donné des sueurs froides au boss. Franck Montagny a renversé une quille à 17 h 13 puis tapé un tas de pneus à 1 h 25 ; Sébastien Loeb a effectué un tout droit sans conséquence à 10 h 03 et renversé une quille à 10 h 35. Éric Hélary a, quant à lui, effectué un véritable sans faute. Ce n'est pas par hasard si Peugeot l'a désigné comme pilote de développement pour sa future 908 diesel... Jean-Pierre Nicolas n'a jamais oublié tout le travail effectué dans l'ombre des essais privés par Hélary à l'époque de la 905 et comment il a mené cette voiture à la victoire en 93....

Une heure et demie avant l'arrivée, Franck Montagny cédait définitivement le volant à Sébastien Loeb. Entre la déception et le sentiment du devoir accompli, le pilote de Formule 1 n'hésitait pas : « Ce qui prédomine, c'est le sentiment du devoir accompli. On ne pouvait pas mieux faire. Il y a cinq tours de différence entre une voiture officielle et une autre privée. Sur 24 heures, ce n'est pas énorme. Un peu plus de 15'. Humainement et techniquement, cette course demeurera un bon souvenir. Le plus dur, c'est pour Henri : ça va peut-être finir par l'énerver de terminer à la deuxième place. » Sébastien Loeb a donc rallié pour la première fois la ligne d'arrivée des 24 Heures. Il a même eu l'honneur d'effectuer le dernier relais et de voir s'abaisser le drapeau à damiers. Mais il n'a pas vu que cela : les membres de son team lui ont passé un message sur un panneau : « Merci champion. Toute l'équipe. » Sympa et touchant. Auteur de relais remarquables dans la nuit, le double champion du monde des rallyes a confirmé ses solides dispositions pour l'endurance. « C'est vrai que plus ça va, mieux ça va. Cette deuxième place est satisfaisante pour moi, on ne pouvait pas faire mieux. Mais tous, on aurait aimé gagner pour récompenser Henri Pescarolo de tous ses efforts. Il le mérite tellement... » Reverra-t-on Sébastien Loeb au Mans ? « Pour moi, il est impossible de répondre à cette question aujourd'hui. Ma priorité, c'est le rallye. Mais j'ai pris goût aux 24 Heures. On verra plus tard... » L'Alsacien sait au moins deux choses maintenant : les Manceaux l'aiment et l'attendent. Et lui a eu la confirmation qu'il peut s'imposer un jour ici.

Jacques HÉBERT.