Logan : Renault et sa voiture low cost à grand succès

Actualité Renault

Publié le: 23/04/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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La Logan, moquée hier, adorée aujourd'hui

Solide et pas chère, disent les constructeurs... et les acheteurs. La voiture low cost de Renault, commercialisée par Dacia, est un immense succès.

Au départ, on s'est moqué d'elle. On l'appelait « voiture au rabais ». Son allure pataude faisait ricaner. « Nous-mêmes, on en souriait », glisse un vendeur dans une concession Renault à Rennes. Aujourd'hui, berline ou break, la Logan se vend « sans argument », s'amusent les commerciaux. Un bonheur.

Pourquoi acheter une Logan ? « Parce que c'est pas cher », répond, comme tous les acquéreurs, Jean-Pierre, bibliothécaire à Saint-Malo. Son break bleu acier sept places, avec pas mal d'options, lui a coûté 13 000 ?. Depuis, avec famille et amis, il voyage. À sept dans l'auto. « En plus, c'est un diesel. Et puis, en break, elle est jolie. »


« Je préfère voyager »

Que la Logan fasse partie du groupe Renault a fini de convaincre Jean-Pierre. « On sait que dans n'importe quel bled de France, on pourra trouver un garage. » (1) L'assurance de la « tranquillité, tout le monde veut ça, confirme un autre vendeur. On n'a quasiment aucun retour à l'atelier. C'est agréable pour tout le monde. »

« Pas un pépin depuis deux ans », se réjouit aussi Didier. Ce cadre supérieur de presque 60 ans n'a pas le profil type des acheteurs de Logan. Mais il en est un ardent promoteur. C'est qu'il se fiche pas mal d'en « jeter » avec son auto et refuse d'y engouffrer toutes ses économies. « Je préfère aller au resto, voyager ».

Sa Logan ivoire, il l'a eue au prix de son ancienne R19 achetée 80 000 francs en 1989. Et qu'importe le « gros derrière » de son auto : Didier voulait un truc « solide » et « spacieux » pour transporter ses petits-enfants. Un grand coffre. Six litres au 100. Et elle a du punch. « C'est mon seul plaisir en voiture : j'adore griller les gens au démarrage. » Il est servi.

Parmi les acheteurs de Logan, il y a des gens comme Didier, « qui ont des moyens, décrypte le vendeur. Certains la prennent en seconde voiture, pour aller à la chasse, à la pêche », ou pour la résidence secondaire. « Mais il y a aussi des gens qui se saignent pour l'acheter. C'est leur première voiture neuve. Renault leur a donné le goût et les moyens de ça », dit-il. Ça le touche, lui, le « fils d'ouvrier ».


Trois à quatre mois d'attente

Quand ils arrivent chez les concessionnaires, les acheteurs ont déjà choisi « le type, les équipements, la couleur », dit une porte-parole de Renault. Ils viennent juste tenter une petite remise. En vain, car la Logan ne se négocie pas. Et s'informent aussi sur les délais de livraison. « On est monté jusqu'à neuf mois. Aujourd'hui, c'est plutôt trois ou quatre mois ».

La voiture n'est pas chère parce qu'elle est fabriquée en Roumanie et au Maroc. Par des ouvriers peu cher payés (d'où les récentes grèves en Roumanie). Cette situation pose-t-elle des questions d'éthique aux acheteurs ? La question n'a pas effleuré Jean-Pierre. Didier, lui, s'attendait à être un peu attaqué par son entourage. Ce n'est pas arrivé.

Au contraire, il remporte toujours du succès auprès des passants, quand il gare sa Logan devant la boulangerie. « On m'apostrophe, on m'interroge », s'amuse-t-il. Il raconte aussi qu'à Ouarzazate, « tous les taxis roulent en Logan ». Finalement, se dit-il, une seule chose « l'horripile » dans cette voiture. Une bricole. Le clignotant qui fait « tic-tic » quand on l'actionne.

(1) En fait, tous ne sont pas agréés Dacia.


Carine JANIN, Ouest-France

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la voiture à bas coût, locomotive de Renault


Créée à destination des clients des pays émergents (à forte croissance), la Logan est commercialisée aujourd'hui dans 55 pays. Son excellent accueil en 2004 (année de son lancement en Roumanie) a décidé Renault à étendre les pays où elle est implantée.


Succès fou : 367 000 Logan vendues dans le monde, en 2007, contre 22 800, en 2004. Renault s'attend à une progression très forte en 2008. Mais ne dévoile pas ses objectifs. En France, les ventes de février font 83 % de plus que celles de février 2007...


Robustesse, simplicité et habitabilité : les trois qualités visées quand la Logan n'en était encore qu'au stade de l'étude. Sa fabrication ne devait pas coûter plus de 5 000 €. Pour cela, nombre de ses pièces sont issues de véhicules Renault déjà existants.


Prix de vente : Berline : 1er prix, 7 600 € ; prix moyen : 10 000 €. Break : 1er prix, 8 900 € (cinq places) et 10 800 € (sept places) ; prix moyen : 13 000 €.


Logan, une gamme. Logan berline, Logan break, Logan utilitaire (en Roumanie et Bulgarie) et Logan pick-up (en Roumanie, Bulgarie et Turquie). En juin sera lancée la Dacia Sandero.


Quel est l'acheteur type ? La berline attire principalement des hommes (dans les trois quarts des cas) de 52 ans en moyenne, plutôt employés ou retraités. Le break : des hommes plus jeunes, 47 ans. Dans la plupart des cas, ce sont d'anciens acheteurs de véhicules d'occasion, 3 à 5 ans d'âge. Et la Logan est leur première voiture neuve.


Une réussite à double tranchant ? L'énorme succès de la Logan, alors que, par ailleurs, les ventes des Renault de moyenne et de haut de gamme toussotent, fait craindre une réussite à double tranchant, Renault devenant « dépendant » de son véhicule low cost. « Non, répond, un porte-parole. Il ne faut pas appréhender la situation uniquement à l'échelle de la France. Pour nous, c'est un moyen d'entrer sur de nouveaux marchés, en très forte progression, et donc sur lesquels nous pouvons, à l'avenir, espérer vendre d'autres produits Renault ».
« Car les marchés habituels de Renault sont désormais 'plats', c'est-à-dire qu'ils ne progressent plus. Si on ne se positionne pas sur ces marchés émergents, il sera difficile de croître. » Et puis, note un vendeur, la Logan ne pénalise pas les marques Renault. « C'est une nouvelle clientèle, qui n'existait pas avant. » En revanche, le marché de l'occasion trinque. « Au lieu d'acheter une occase, beaucoup sont prêts à acheter une Logan neuve, quitte à ajouter 3 000 ou 4 000 € à leur budget ».


C.J., Ouest-France


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