Les voiturettes ne connaissent pas la crise

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Publié le: 09/01/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Enquête. Dans un contexte délicat pour les constructeurs automobiles, le marché de la voiturette, lui, se porte plutôt bien. Le véhicule a la cote auprès des jeunes et des citadins.

Des constructeurs automobiles avec le sourire... Le cas est suffisamment rare, en cette période de crise, pour s'y arrêter. « Les ventes de véhicules neufs ont augmenté de 13 % en 2006, 10 % en 2007 et sans doute plus de 10 % en 2008, analyse Philippe Piard, directeur marketing chez Microcar, dont l'usine est installée à Boufféré, en Vendée. Notre nouveau modèle M.GO, sorti il y a deux mois, connaît déjà un franc succès. »

Sans crier gare, la voiturette se taille une jolie part sur le marché auto. Jadis honteuse et chasse gardée des ruraux âgés qui ne pouvaient obtenir leur permis, elle tient désormais un rang décomplexé. Et rend service.

« La clientèle a beaucoup évolué. La qualité de fabrication des véhicules aussi », argue Christian Gouret, distributeur Aixam à Blain (Loire-Atlantique). Plus jeunes et plus citadins, les conducteurs ont échoué ou n'ont même pas passé leur permis et ont adopté ce transport fonctionnel, à l'abri des intempéries. « Malgré la vitesse bridée à 45 et les quatre-voies interdites. Malgré une petite mécanique et un confort qui demeure réduit », ajoute-t-il.

Parmi les facteurs expliquant l'essor du phénomène, les retraits de permis dus aux contrôles routiers drastiques, auxquels s'ajoutent les longues listes d'attente dans les auto-écoles. « Il n'y a pas de critères pour interdire de vendre une voiturette à quelqu'un ! Seule joue la déontologie du vendeur », note Philippe Piard.

En plein boum, les deux principales marques (Aixam et Microcar) vantent enfin leur faible rejet en dioxyde de carbone ou leur maigre consommation. Seuls freins éventuels : l'assurance et le prix d'achat. Environ 10 000 ? pour un modèle de base. Franchi le cap des regards moqueurs, c'est le prix à payer pour circuler librement. Et au chaud.

Benoît Tréhorel, Ouest-France