Les agrocarburants montent en régime

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Publié le: 26/02/2008 - Mis à jour le: 08/10/2019
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On les accuse de concurrencer les cultures alimentaires. Ils sont pourtant en bonne place au salon de l'agriculture.

« Renault, Citroën et Saab carburent « vert. » Les constructeurs développent des modèles fonctionnant à l'éthanol (à partir de céréales, maïs, betterave) et au biodiésel (colza). Parmi les voitures présentées au salon : un cabriolet Saab à 39 000 euros. « Les biocarburants de première génération utilisent de la matière noble comme le blé ou le maïs, reconnaît Julie Dumez, attachée de presse chez Renault. Nous sommes conscients de ce problème, c'est pourquoi nous orientons nos recherches sur des carburants de deuxième génération issus de déchets agricoles et forestiers. Ils ne rentreront plus en concurrence avec les cultures alimentaires. »

24 millions de tonnes dans le monde. Les agrocarburants pèsent 2 % de la consommation mondiale. Une goutte comparée au 1,6 milliard de tonnes de carburants fossiles brûlés chaque année dans les moteurs. Au salon de l'agriculture, on les appelle biocarburants mais on peut leur préférer le terme d'agrocarburants car ils sont l'objet de multiples controverses. En particulier sur leur impact écologique. En Amérique du Sud et en Indonésie, on abat des forêts pour planter des palmiers à huile gavés de pesticides.

Sept usines de biodiésel. La filière oléagineuse (colza, tournesol) a répondu à l'appel d'offres gouvernemental pour 2,3 millions de tonnes de biodiésel. Sept usines sur les 9 prévues ont été construites. « En 2010, nous aurons besoin de 2,5 millions d'hectares de colza sur les 3,6 millions disponibles en France, explique Gaël Petton, responsable de l'association Partenaires Diester. Le potentiel européen est important. Nous ne rentrons pas dans une logique de concurrence avec d'autres cultures. » Une soixantaine de collectivités et d'entreprises roulent au B30 (30 % de biodiésel, 70 % de gazole). Parmi les utilisateurs ou futurs utilisateurs : Saint-Brieuc, la laiterie Triballat, les bus de Quimper Métropole, le conseil général d'Ille-et-Vilaine...

1 500 pompes d'éthanol « E 85 ». Le gouvernement a donné l'agrément pour 1 million de tonnes de bioéthanol en 2009. Fabriqué à partir de céréales (220 000 ha soit 2,5 % de la sole céréalière) ou de betteraves, il peut être incorporé dans l'essence (à hauteur de 5,75 %) ou utilisé dans l'un des 4 600 véhicules flex fuel déjà en circulation et pouvant rouler avec un mélange à 85 % d'éthanol. Le frein, c'est le manque de pompes. Les distributeurs de carburant se sont engagés à en installer 1 500 d'ici fin 2008.

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