« La voiture à hydrogène interdite en France »

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Publié le: 26/02/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Trois questions à... Pierre Beuzit, ancien directeur de la recherche chez Renault. Il sera à Rennes, mardi et parlera de la voiture à hydrogène.

L'hydrogène, avenir de la voiture. C'est votre avis ?

Oui, je suis convaincu que l'hydrogène est appelé à jouer un rôle majeur dans l'automobile. Jules Verne, grand visionnaire, l'avait pressenti, il y a plus d'un siècle. L'hydrogène est très abondant dans la nature, et en particulier dans l'eau, et accessible à tous. Sa combustion ou sa transformation en électricité rejette de l'eau pure, qui peut être réutilisée pour produire de l'hydrogène... Peut-on imaginer cycle plus écologique ?

On annonçait, l'an dernier, la mise au point de la première voiture à hydrogène avant la fin de 2007. Où en est-on ?

Depuis plusieurs années, des voitures à hydrogène prototypes roulent (pas en France parce que c'est interdit !). Certains brûlent l'hydrogène dans des moteurs conventionnels comme BMW, Ford ou Mazda ; d'autres le transforment en électricité à l'aide de piles à combustible comme Mercedes, Toyota, Nissan, Honda... Même les constructeurs chinois ont présenté, récemment, des véhicules à hydrogène.

Quel serait le coût d'une voiture à hydrogène par rapport à une voiture à essence ? L'hydrogène ne sera-t-il pas plus cher que le pétrole ?

On estime qu'aujourd'hui, un système de propulsion à hydrogène, s'il était produit en grande série, reviendrait trois fois plus cher qu'un moteur à combustion interne. Les recherches en cours nous permettent d'envisager que la pile à combustible sera compétitive vers 2015. Quant à l'hydrogène lui-même, son coût devrait être, à cet horizon, inférieur à 2 € le kg (il faut 1 kg d'hydrogène pour faire 100 km), ce qui rendrait son utilisation moins coûteuse que celle du gazole.

Recueilli par Édouard MARET.