Les 24 Heures du Mans avalent 280 000 litres de carburant

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Publié le: 16/06/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le cours du pétrole ne cesse de grimper. Sur la mythique course mancelle, les écuries achètent le carburant qui alimente les 55 véhicules au départ au prix de 3 € le litre. Un diesel produit à base de biomasse y est testé.

À l'heure où le baril de pétrole atteint des sommets vertigineux (136,74 dollars* au cours de vendredi dernier), où François Fillon vient d'annoncer la création d'une aide fiscale pour alléger la facture transports des salariés, la grande course automobile du Mans, entrée dans la légende, pourrait presque paraître déplacée avec ses 55 voitures alignant des consommations astronomiques.

Tenez-vous bien ! Le prototype Pescarolo à moteur Judd de 550 chevaux avale 50 litres d'essence aux 100 km soit, pour une course de 24 Heures s'étalant sur environ 5 000 km parcourus, la bagatelle de 2 500 litres consommés. Ce carburant qui n'a rien de commun avec celui que monsieur tout le monde peut trouver chez le pompiste au bout de la rue. Le prix est lui aussi différent.

Le diesel en pointe

Si on trouve du sans plomb 95 à 1,59 € aux abords du circuit manceau, les écuries achètent leur carburant à Shell, le pétrolier britannique, au prix de 3 €. L'essence utilisée en course contient 10 % d'éthanol. Une touche en faveur de l'écologie dont la finalité reste toute mesurée. « Avec ce carburant, nous faisons un tour de moins qu'avec celui que nous utilisions précédemment » lâche-t-on chez Pescarolo Sport. Oups ! La consommation est donc tout simplement plus élevée.

Les 24 Heures du Mans, ce sont 280 000 litres d'essence mis à disposition par Shell. De l'essence mais aussi du diesel. Depuis quelques années, sous l'impulsion de la marque allemande Audi, le diesel a fait son grand retour dans la compétition automobile. Un argument de choc pour démontrer que le « mazout » peut offrir une performance égale voire supérieure à l'essence. Il a permis à Audi de vanter les mérites de son moteur Tdi et à Peugeot d'embrayer avec sa version Hdi. Ces motorisations qui ont inondé les parkings et les garages.

Une nouvelle technologie

Shell porte toute son attention sur une nouvelle technologie. Cette année, aux 24 Heures du Mans, les Anglais fournissent pour la première fois un biocarburant de 2e génération, qui fait suite au GTL (Gas To Liquid) mis sur le marché en 2006. Du diesel synthétique, baptisé BTL, produit à partir de biomasse non alimentaire comme les résidus forestiers et le bois, « permettant de réduire les émissions de CO2 de plus de 90 % par rapport au diesel conventionnel » précise Richard Karlstetter, le directeur de Shell Technology.

Lorsqu'il est question de prix ou de mise en vente pour le particulier, le pétrolier anglais devient moins loquace. Sur les circuits, le coût et la technologie sont deux domaines bien distincts. Les 24 Heures du Mans sont un laboratoire technologique. Un labo où l'essence a encore de beaux jours à vivre.

Ouest-France - Stéphane Bois

* en juin 1998, le même baril valait 12,21 dollars.


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