Le passionné de motos contre le géant Hyundai

Actualité Hyundai

Publié le: 13/09/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
Le constructeur automobile Hyundai s'oppose à Jean-François Robert, ingénieur et concepteur de motos qui a créé la marque Tucson.

C'est un peu le combat de David contre Goliath. L'histoire d'un ingénieur concepteur de motos de course qui se retrouve opposé en justice à Hyundai, un géant de la construction automobile.

Premier épisode. Jean-François Robert, un habitant du Pellerin, en Loire-Atlantique, dépose en 1994, à l'Ipi, Institut de la propriété industrielle, la marque Tucson, du nom de la ville nichée dans l'Arizona, aux Etats-Unis. Le passionné, réputé et connu dans le petit monde de la course (il a notamment travaillé pour Christian Sarron), entend développer sa propre marque de motos.

Deuxième épisode. Hyundai lance en 2004 un 4X4 sous le nom de... Tucson, appelation transmise elle aussi à l'Ipi. Jean-François Robert découvre le véhicule via un article de presse. Aussitot il écrit au constructeur coréen pour faire valoir ses droits et lui demander de renoncer à appeler son nouveau modèle Tucson. Peine perdue.Depuis 2004, le contructeur automobile a écoulé sur le marché plus de 25 000 4X4 Tucson. Jean-François Robert, lui, a, depuis 1992, développé six modèles de motos Tucson. il en a vendu au moins une à un passionné, a gagné avec un prototype dont le guidon avait été confié au pilote Bertrand Sibulo, un championnat du monde. Il a aussi passé des accords avec des partenaires. Mais il n'a pas commercialisé, au sens strict du terme, un seul exemplaire de Tucson.

Troisième épisode. Après quelques échanges de courriers, Hyundai attaque en justice Jean-François Robert pour obtenir du tribunal de grande instance de Nantes la « déchéance », c'est-à-dire l'abandon de la marque Tucson moto. Pour étayer sa requête, le constructeur coréen estime que Jean-François Robert n'a jamais fait un usage sérieux de la marque Tucson pendant cinq années consécutives, comme la loi l'y oblige. Hier, devant les magistrats nantais, l'avocat parisien a sorti l'artillerie lourde des arguments juridiques et techniques. Son consort, Parisien lui aussi, qui défend le « petit », a pris le contre-pied. Il a raconté une histoire humaine. « Vous devez juger les efforts réels et sérieux de mon client et non pas le résultat. » Et il demande au tribunal de donner tort à Hyundai et d'interdire au géant de vendre des voitures Tucson.

Résultat des courses ou, plutôt, jugement du tribunal le 18 octobre prochain.

Philippe GAMBERT.