Le groupe Stellantis n’assemblera pas de véhicules militaires

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Publié le: 28/03/2025 - Mis à jour le: 08/04/2025
Stellantis n'assemblera pas de véhicules militaires

Dans un contexte géopolitique compliqué où l’Europe cherche à se réarmer et investir à nouveau dans sa défense continentale, l’industrie de l’armement cherche des usines libres. Si Volkswagen s’est dit ouvert à allouer certaines de ses lignes à des fins militaires, ce n’est pas le cas de Stellantis.

Alors que les États-Unis multiplient les mesures de méfiance vis-à-vis des pays européens (droits de douane de 27,5% sur les automobiles importées, menace d’annexion du Groenland, exclusion de Bruxelles des négociations avec la Russie) et que la menace russe reste bien réelle pour certains états proches du front, l’Union européenne est passée en économie de guerre, ou presque. Consciente de son retard en matière de défense, l’UE a annoncé un plan d’investissement de 800 milliards d’euros visant à former et réarmer les forces continentales. Un réarmement qui passera, entre autres, par l’assemblage de drones, d’armes, d’obus, de lanceurs d’engins et de véhicules militaires "au plus près", c’est-à-dire sur le continent.

"Comme en 40"

Pour y parvenir, les constructeurs automobiles pourraient être appelés à contribution, en allouant certaines de leurs lignes d’assemblage ou usines à des fins militaires. Volkswagen s’est déjà dit « ouvert » sur le sujet, tandis qu’en Belgique le ministre de la Défense n’exclut pas de transformer l’ex-site Audi de Forest (Bruxelles), qui assemblait encore il y a quelques semaines des SUV électriques Q8 e-tron, en centre de production de drones. Pour Stellantis en revanche, c’est niet. Le PDG par intérim du groupe, John Elkann, s’est dit défavorable à une telle mesure, arguant que "La Chine et les Etats-Unis possèdent des industries militaires et automobiles parfaitement dissociées. Nous ne pensons pas qu’il soit judicieux de choisir entre l’armée et l’automobile. On peut avoir deux industries distinctes aussi puissantes que les leurs". Bon, tous ces effets d’annonces sont de toute façon à prendre avec des pincettes, puisque l’Europe, jusqu’à preuve du contraire, n’en est pas encore à la mobilisation générale.