La voiture a-t-elle encore de l'avenir ?

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Publié le: 26/11/2023 - Mis à jour le: 30/11/2023
Bien que les ventes automobiles donnent des signes d’essoufflement depuis plusieurs années, et pas seulement en raison de la seule crise du Covid, les automobilistes ne semblent pas disposés à s’en passer, en dépit des efforts financiers, à l’achat comme à l’usage, que cela impose.
La voiture a-t-elle encore de l'avenir ?
Les automobilistes ne semblent pas disposés à se passer de leurs voitures.

Cette nouvelle édition de l’Observatoire Cetelem 2023 de l’Automobile montre qu’ils sont prêts à limiter leurs déplacements pour ne pas trop subir, mais aussi qu’ils ne souhaitent pas être les seuls à agir.

Un marché automobile en souffrance

Et si l’âge d’or de l’automobile, au moins en termes de ventes, était derrière nous ? C’est en tout cas ce que pourrait laisser croire l’évolution des ventes de véhicules neufs à l’échelle mondiale, ces dernières années. La courbe qui documente les chiffres depuis 2005 semble avoir atteint son sommet en 2017, avec environ 70 millions d’unités vendues. Le rebond enregistré en 2021, suite au choc Covid de 2020, ne peut masquer une baisse tendancielle, le retour à la normale en matière d’approvisionnement, notamment des semi-conducteurs et des livraisons, n’étant pas attendu dans l’immédiat.

La voituret-a-t-elle encore de l'avenir ?

 

Si les volumes sont à la baisse, il n’en est pas de même concernant le prix des voitures neuves. En effet, il s’inscrit en hausse régulière depuis près de 10 ans, une hausse qui s’élève à plus de 20 % en Chine, aux États-Unis et au Royaume-Uni. En France, en Allemagne et en Espagne, le renchérissement est moindre mais n’en demeure pas moins significatif (respectivement 7 %, 9 % et 7 %).

Une voiture quoi qu'il en coûte ?

Si acheter une voiture semble globalement accessible, ce n’est cependant pas sans compter des sacrifices qui viennent estomper le plaisir d’acheter. Sept automobilistes sur dix estiment que cela est possible mais au prix d’efforts financiers.

Acheter un véhicule est possible mais exige selon les automobilistes des sacrifices.
Les prix des voitures ont augmenté deux fois plus vite que les revenus des ménages en Europe, avant le choc des prix 2020-2022 consécutif à la pandémie et à ses effets de limitation des approvisionnements… Quand l’effort à produire devient trop important, on y renonce… À quand la rupture ?

Des automobilistes prêts à renoncer ?

Cette voiture, accessible mais qui exige des sacrifices, reste fondamentalement chère aux yeux des automobilistes. Pour trois-quarts d’entre eux, impossible ou presque de renoncer à posséder un véhicule. En France, 72 % des automobilistes ne se voient pas vivre sans voiture.

La voiture est donc indispensable, mais encore plus telle qu’elle est vendue aujourd’hui. En ce sens, que ce soit en termes d’équipements, de technologie embarquée, d’innovation, les constructeurs ont bien fait leur travail et ont convaincu une majorité d’automobilistes de ne plus revenir en arrière sur ces acquis.

La voiture, c’est dépassé !

Le « vieillissement » automobile se traduit déjà dans les chiffres. En France, l’âge moyen des acheteurs de véhicules neufs était de 44 ans en 1990 pour 55 ans aujourd’hui. Un vieillissement qui repose notamment sur la moindre nécessité pour une jeunesse urbaine de posséder une voiture pour un usage quotidien.

La voituret-a-t-elle encore de l'avenir ?

 

Certains signes laissent à penser que l’anticipation d’un quotidien sans voiture a déjà commencé. Près de quatre personnes sur dix ne possédant pas de voiture aujourd’hui étaient propriétaires d’un véhicule dans le passé. Cet « abandon » est davantage marqué dans les pays européens et occidentaux.

Pas besoin de chercher bien loin les raisons justifiant qu’on ne possède pas de voiture. Elles sont financières, évidemment. Pour six personnes sur dix qui n’ont pas de voiture, le coût trop élevé d’un véhicule, à l’achat comme à l’usage, explique de devoir s’en passer.

Partout cet item l’emporte sur toute autre considération. Cette raison est un peu plus importante pour les urbains que pour les ruraux, les frais liés au parking et au stationnement intervenant dans des proportions certainement plus fortes.

Deuxième raison pour se passer de voiture, le réseau de transports en commun mis à disposition. À ce sujet, les urbains se montrent volontiers plus affirmatifs.

Les considérations environnementales ont très peu d’écho. Seulement 8 % des personnes interrogées les invoquent.

Des voitures neuves toujours plus chères

Pour le passage de la voiture d’occasion à la voiture neuve, même cause, même effet, dans des proportions encore plus importantes. 84 % des personnes interrogées refusent en effet d’acquérir un véhicule neuf en raison de son coût.

En France, qu’il soit comparé à l’inflation ou au revenu médian, le prix des véhicules est toujours « gagnant » en termes d’augmentation.

C’est ce qu’il ressort de l’examen des statistiques entre 2000 et 2020. La hausse spectaculaire de l’inflation ces derniers mois changera-t-elle la donne ?

Rien n’est moins sûr, l’écart étant pour le moins conséquent.

Source:
Observatoire Cetelem