la Nano à 1 700 euros

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Publié le: 11/01/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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La voiture la moins chère du monde débarque ! Mais, pour un Indien, elle représente quand même plus de trois ans de salaire.

Taratata ! C'est Taran Tata, le patron du conglomérat indien, qui l'a claironné lui-même, hier à New Delhi : La Nano sera proposée à 100 000 roupies. Tout rond. Soit moins de 1 700 € ! Un prix qui laisse sur place la Maruti-Suzuki (3 500 €), la voiture la plus vendue depuis vingt-cinq ans dans un pays de 1,1 milliard d'habitants.

Tata compte bien se tailler la part du lion dans un marché qui représente un million de ventes annuelles, deux millions en 2010. Pour l'instant, sept millions de voitures seulement circulent en Inde. Ce marché des petites cylindrées attire - on s'en doute - les convoitises de nombre de constructeurs étrangers : VW, Toyota, Honda, Fiat et Ford sont sur les rangs.

Renault et Nissan, pour leur part, ont déjà engagé un partenariat avec le groupe indien Bajaj pour fabriquer une voiture à coût équivalent, qui pourrait aussi être produite au Brésil.

Verra-t-on un jour des Nano sur nos routes ? En tout cas, pas dans l'immédiat. À peine plus grande qu'une Smart, la petite quatre places indienne, avec sa carrosserie en plastique, son moteur de motocyclette (630 cm3), son absence de direction assistée ou d'airbags ne correspond pas aux critères d'une clientèle occidentale dressée par ses constructeurs à acheter chic et cher.

En revanche, ce véhicule rustique, a priori costaud, devrait séduire par son prix la clientèle des pays émergents d'Amérique du Sud ou d'Afrique, damant le pion à certaines de nos propres productions à bas coût dans ces régions du monde.

Certes, pour l'instant, la Nano répond peu ou prou au cahier des charges imposé par l'Allemagne nazie à Ferdinand Porsche, en 1933 : construire, pour un prix abordable, une voiture « de large diffusion, destinée aux plus modestes, capable de transporter quatre personnes et leurs bagages à 100 km/h ». Un pari tenu par l'increvable « Coccinelle ».

Tata assure que, demain, s'il commercialise sa voiture en Occident, « elle répondra aux normes environnementales et de sécurité en vigueur de ces pays ». Un argument déjà entendu auprès des constructeurs chinois, entrés sur la pointe des pieds dans nos Salons de l'auto, avec des tarifs attrayants mais des crash-tests encore effrayants.

Nos constructeurs auraient tort, pourtant, de minimiser le risque. L'industrie automobile indienne emploiera, dans dix ans, 25 millions de personnes, contre treize aujourd'hui. Le pays dispose d'ingénieurs brillants, d'une inépuisable main-d'oeuvre bon marché et d'un vrai savoir-faire financier international : on l'a vu en France, quand Mittal a racheté Arcelor...