La Bugatti Veyron, voiture la plus chère au monde - dimanche 15 octobre 2006

Actualité

Publié le: 16/10/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019


Inutile de la chercher dans les allées du Mondial de l'Automobile, cette Bugatti d'exception, deux fois

plus puissante que la plus puissante des Ferrari est (très) rare et (très) chère.

C'est une voiture de folie. Un non sens économique. Le rêve d'un homme, Ferdinand Piëch, alors patron de Vollkswagen. « Il a voulu créer la plus belle voiture au monde sans se soucier des réalités du marché. » La Bugatti Veyron est la plus puissante, la plus exceptionnelle jamais construite dans l'histoire moderne de l'automobile. La plus chère aussi. Comptez 1,1 millions d'euros hors taxe, cuir et luxe compris.

Sorti de l'usine de Molsheim, village situé sur la route sinueuse des vins d'Alsace, ce fleuron affiche des performances « lunaires » avec 1001 chevaux sous le capot. « C'est mieux qu'une Formule 1, deux fois la puissance de la Enzo, la plus puissante des Ferrari de série. Je l'appelle, la belle et la bête » souligne Pierre-Henri Raphanel, pilote essayeur, globe trotteur. Depuis mars 2006, 35 Veyron, au design trapu signé Hartmut Warkuss, circulent sur tous les continents. « Aujourd'hui, nous n'en revenons pas, nous sommes à 110 commandes fermes. Nous fabriquons 60 voitures par an. Nous espérons en vendre 300. »

Produite là même où, entre les deux guerres, Ettore Bugatti a bâti la légende de la marque, la Veyron pulvérise tous les records. 415 km/h de vitesse de pointe réalisé dans l'Utah, en octobre 2005, sur le grand Lac Salé. « Cette voiture passe ainsi de 0 à 100 km en 2''5. » C'est une fusée. « Mais une fusée qui se conduit aussi comme la voiture de Monsieur tout le monde. C'était une des exigences du cahier des charges. » Avec ses 2,7 km de faisceaux cablés, ses 12 radiateurs, ses 55 litres de liquide de refroidissement, ses 18 litres d'huile moteur, sa boîte de vitesse à 100 000 euros, son aileron escamotable au-dessous de 140 km/h, ce monstre de technologie a été soumis à l'impensable « au-delà de ce qui est attendu. » Les prototypes ont affronté les affres de la nature « par + 55e celcius dans la vallée de la mort aux USA, - 26e dans la neige et le grand froid suédois. Des conditions inimaginables au quotidien pour ces voitures et leurs propriétaires. »

A propos, ils sont Américains (40 %), Anglais (20 %), Allemands (20 %) ou du Moyen-Orient (20 %). Des capitaines d'industrie, pas des stars. « Ce n'est pas une voiture pour m'as-tu-vu ». Mais pour des amoureux de l'automobile fortunés avant tout et quelques rois du pétrole. Ça tombe bien, la Veyron est gourmande. « 25,8 litres au 100 en conduite tranquille, un litre au kilomètre quand on la pousse. » Quant aux possesseurs français ? « Ils se comptent sur les doigts d'une seule main et il n'y en a aucun dans l'Ouest. »

Pierre CAVRET.

Mondial de l'auto, jusqu'à ce soir 20 h. Porte de Versailles à Paris, entrée 12 €.