Journée sans voiture : une première en Chine

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Publié le: 24/09/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1268_070924.jpgLes villes chinoises étouffent sous le nombre des véhicules. Pour sensibiliser le public, le gouvernement a lancé sa première journée sans voiture.

Shanghai (de notre correspondante). La Chine a organisé pour la première fois, hier, une « journée sans voiture ». Plus de cent villes y ont participé, avec un résultat mitigé, semble-t-il. À Pékin, « ce n'est pas différent des autres jours. Je ne vois pas d'amélioration », témoignait un chauffeur de taxi.

À Shanghai, la capitale économique, malgré la pluie, les habitants ont joué le jeu de cette journée sans voiture organisée par le gouvernement. Les Shanghaiens se sont rués sur les transports en commun ou ont enfourché leurs bicyclettes.

Une image qui devient rare ici, où certaines artères sont devenues interdites aux vélos. À Pékin, la capitale, il reste tout de même des pistes cyclables parfois aussi larges que les voies consacrées aux voitures. « Le royaume des vélos de jadis a perdu son charme » regrettait encore récemment Qiu Baoxing, le vice-ministre chinois de la Construction. Et ce, au profit des véhicules. Toutes les quatre à six secondes, une voiture est vendue en Chine, s'ajoutant aux 53 millions d'automobiles déjà présentes sur l'asphalte chinois.

Face aux cauchemars des embouteillages et à l'aggravation de la pollution atmosphérique, le gouvernement chinois espère donc sensibiliser le public à une cause déjà bien mal engagée.

La Chine est en effet le deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde, derrière les États-Unis et, selon l'Agence internationale de l'Énergie, pourrait les dépasser d'ici 2009. Le géant asiatique qui, comme pays émergent, n'a pas d'obligation de réduction des émissions polluantes, est déjà le deuxième consommateur de pétrole au monde.

Hormis les tests qui ont été effectués hier pour déterminer une quelconque amélioration dans la qualité de l'air, le gouvernement tente tant bien que mal de prendre des mesures pour réduire la vente de voitures. Le marché du secteur automobile croît en effet de 20 % chaque année.

À Shanghai, il faut débourser environ 5 000 € pour acheter sa plaque d'immatriculation, vendue aux enchères. Stationner devant sa propre maison coûte un euro par jour. À Shenzhen, la ville industrielle du sud du pays, on a augmenté les frais de stationnement. On encourage également à l'achat de scooters et vélos électriques. Mais tout cela reste des mesures isolées, dans un pays où la croissance économique a rendu les Chinois gourmands en biens de consommation. Un quotidien national chinois remarquait tristement que « vue du ciel, Shanghai ressemble à un immense parking ».

Marie PERRUCHET.