Heuliez se relance avec la voiture électrique

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Publié le: 01/10/2008 - Mis à jour le: 03/10/2023
Heuliez se lance dans la voiture électrique
Heuliez se lance dans la voiture électrique

Le Mondial de l'automobile démarre samedi à Paris. Heuliez, le carrossier des Deux-Sèvres, y participera. Racheté par l'Indien Argentum Motors, il présentera trois prototypes tout électrique.

Des pâturages à perte de vue lovés derrière d'épaisses haies bocagères : c'est là, en limite du Maine-et-Loire et de la Vendée, que sont plantés les ateliersHeuliez. « La maison a sorti sa première voiture en 1925 », rappelle Paul Quéveau, le président du directoire.

Heuliez, un spécialiste du toit ouvrant, a fait vivre jusqu'à 3 000 salariés. Mais, en 2007, il plonge dans la crise. Le détonateur ? La fabrication de l'Opel Tigra, programmée pour être produite à 160 000 exemplaires et qui, à ce jour, n'en atteint que 90 000. Heuliez, qui n'emploie plus que 1 200 personnes, tient le haut de la colline de Cerizay, avec ses 40 ha de terrains. Cette société familiale veut, comme les 4 500 habitants de la commune, oublier les années noires qui la virent au bord de la liquidation.

L'auteur de la renaissance ? Le groupe indien Argentum Motors qui, en apportant 25 millions d'euros d'argent frais, obtient 60 % du capital. Quel est le projet industriel de ces entrepreneurs qui possèdent l'usine Daewoo indienne ? « Nous voulons développer Heuliez comme marque française et la vendre en Europe et dans le monde », rassure Ajay Singh, le président du conseil de surveillance.

Trois prototypes présentés à Paris

Le patron indien veut booster Heuliez sur le créneau de la voiture à toit rétractable, où son savoir-faire est reconnu. « Nous avons l'espoir de retrouver la confiance des constructeurs et de récupérer les marchés perdus en 2011 et 2012 », souligne Paul Quéveau. Ajay Singh pense d'ailleurs « qu'il y a un marché pour ces produits en Chine et en Inde ».

Et la voiture électrique, « écologique, familiale et pratique » ? C'est l'autre atout de la reconquête. Dès jeudi, Heuliez ne présentera pas moins de trois prototypes de voitures tout électrique : « Des voitures urbaines, alimentées par des batteries, qui auront 200 km d'autonomie et pourront dépasser les 110 km/h. » Des engins fabriqués avec l'aide de Michelin. Et qui, telle la Friendly, à l'architecture sobre en triangle, sont soutenus par la Région Poitou-Charentes.

À quel prix seront vendues ces voitures de ville, à partir de 2010 ? Motus et bouche cousue, pour l'heure. Une certitude : il y en aura pour toutes les bourses, dit-on. Pour faire baisser les coûts, Heuliez pense d'ailleurs produire une partie de ses modèles en Inde et les assembler dans les Deux-Sèvres.

N'est-ce pas une manière de délocaliser ? « Si ces voitures se vendent bien, on peut apporter des capitaux indiens en quantité pour les investir dans le site de Cerizay », promet Ajay Singh. Ces intentions rassurent-elles Johnny Brosseau, le maire socialiste de Cerizay ? « On va attendre », affirme-t-il, prudemment.

Source : Ouest-France - Gaspard Norrito


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