General Motors et Chrysler n'ont plus le choix

Actualité Chrysler

Publié le: 31/03/2009 - Mis à jour le: 07/09/2023
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Dernière chance pour l'automobile américaine.

General Motors et Chrysler n'ont plus le choix : le président Obama les a placés, hier, le dos au mur. Notamment Fritz Henderson, le nouveau patron de General Motors. Résultat : la Bourse de Wall Street a plongé.

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Conclusions du groupe de travail sur GM et Chrysler

« Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile. » Derrière cette promesse solennelle, le président Obama n'a pas caché que les temps à venir seraient « difficiles » pour le secteur automobile. La veille, déjà, le PDG de GM, Rick Wagoner, avait dû donner sa démission, pressé par la Maison-Blanche.

Ultimatums

Hier, Barack Obama s'est adressé sans détour aux salariés des deux firmes : « Il y a des emplois qui ne pourront être sauvés et des usines qui ne rouvriront pas. »

400 000 emplois ont déjà été perdus par l'industrie automobile américaine depuis le début de la crise. Concrètement, le président a fait siennes les conclusions du groupe de travail qui planchait sur le sauvetage des deux géants de Detroit.

Le nouveau patron de General Motors, Fritz Henderson, a « 60 jours » pour présenter un plan de restructuration « viable ». Chrysler, lui, n'a que trente jours pour conclure un accord définitif avec le groupe italien Fiat, qui monterait au capital de l'Américain à hauteur de 35 %.

S'il y parvient, Washington est prêt à remettre 6 milliards de dollars (4,55 milliards d'euros) au pot pour que ce partenariat réussisse. En revanche, Barack Obama n'a rien dit sur les 16,6 milliards de dollars (12,58 milliards d'euros) demandés par GM pour soutenir son plan de restructuration. Mais il a promis que les deux géants bénéficieraient, jusqu'aux échéances fixées, d'un « fonds de roulement » fourni par son administration. Ce qui n'a pas rassuré la Bourse américaine : le Dow Jones a chuté de 3,27 % et le Nasdaq de 2,81 %.

Le discours d'hier constitue aussi pour Barack Obama un petit virage politique. Contrairement à ce qu'il avait toujours affirmé pendant sa campagne présidentielle, il a clairement suggéré, hier, aux deux constructeurs de déposer leur bilan, afin de se placer sous la protection du chapitre XI de la loi américaine sur les faillites. Une solution qui permet de geler les dettes des entreprises le temps qu'elles se restructurent.

Jamais sans ma Buick !

Du coup, et pour rassurer les clients des deux groupes, hostiles à cette solution, le président Obama a décidé d'accorder la garantie de l'État aux véhicules sortis des usines de Detroit.

Il a aussi annoncé la mise en place prochaine de mesures fiscales favorisant l'achat de « voitures propres ».

Dans le paysage économique américain, la disparition de General Motors (244 000 employés, 8,35 millions de véhicules vendus) et - dans une moindre mesure - celle de Chrysler (54 000 employés, 2 millions de voitures écoulées) serait un séisme.

Ce serait aussi un choc psychologique pour l'opinion, incapable d'imaginer des rues où ne circuleraient plus Buick, Cadillac, Chevrolet ou Pontiac.

(Source : Ouest-France)