Francfort : cap sur la voiture électrique

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Publié le: 16/09/2009 - Mis à jour le: 08/10/2019
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© Renault Design

Le grand salon allemand de l'automobile lui déroule le tapis rouge. Mais attention ! Il faudra encore attendre au moins un an pour l'acheter.

Francfort. De notre envoyé spécial

Médias, constructeurs, gouvernants... la voiture électrique fait un tabac. Bonne pioche, vu que ma 106 est au bout du rouleau. Cap sur Francfort, le dernier salon branché, La Mecque des vrais croyants en la fée électricité. Et droit au but chez Renault qui fait la course en tête.

Patrick Pelata, le boss de la marque, me propose carrément quatre modèles tout électriques. Fluence une berline qui n'a pas rompu toute ressemblance avec Laguna, Zoé dans la gamme Clio, Kangoo dans l'utilitaire, et un joyeux drille urbain, Twizy (Notre photo), un gamin des rues à deux places bien rigolo. Génial, sauf que Fluence, Kangoo, Twizy ne seront en vente qu'à partir de la mi-2011. Et Zoé en 2012.

A quel prix ?

Allons voir Peugeot-Citroën. Y a du mieux. Philippe Varin, le PDG, me le confirme : la petite iOn électrique conçue et fabriquée par le partenaire japonais Mitsubishi sera commercialisée en octobre 2010. Sa petite sœur de Citroën, pas encore baptisée, suivra début 2011. Ouf ! Ça se rapproche.

Mais à quel prix ? Le coût unitaire final au kilomètre sera le même qu'un véhicule thermique équivalent, veut rassurer Jean-Marc Galès, le directeur des deux marques. Peut-être, mais en attendant, à l'achat, le modèle Mitsubishi que PSA a dupliqué pour iOn se vend autour de 36 000 € au Japon. Même en défalquant les énormes aides fiscales nippones - environ 10 000 € par voiture ! - ça reste lourd pour démarrer.

L'hybride et le luxe aussi

Tentons les marques étrangères. Volkswagen ? Sans aucun enthousiasme, le PDG m'indique que la petite E-UP attendra 2013 avant de se lancer sur les routes. Autant dire que le champion allemand n'est pas un vrai croyant. Toyota ? À peine plus encourageant. Le géant japonais attendra 2012 pour se convertir au tout électrique, à partir de la IQ. Honda, Hyundai, Opel, il faut se rendre à l'évidence, tout le monde est aux abonnés absents sur le marché tout électrique dans le proche immédiat. Finalement, s'il tient son calendrier, c'est Bolloré (absent à Francfort) qui pourrait décoller le premier avec sa Bluecar.

Faute d'électrique, je tente donc la solution hybride, la double motorisation, thermique-électrique. Mais hélas ! sans aucune possibilité de rouler français. La 3008 hybride diésélisée de Peugeot ne pointera son capot qu'en 2011. Quant à me payer la star absolue du moment, la Prius Toyota de troisième génération, je n'y pense pas très longtemps. Michel Gardel, le patron de Toyota France, me rappelle avec le sourire : pas à moins de 26 000 €. Et voilà comment, finalement, je dois rabattre mes prétentions et revenir vers les bonnes routières, essence ou diesel. J'ai même un faible pour la DS3 de Citroën qui vend désormais ses charmes à partir de 15 200 €.

Mais bon, Nicolas (Hulot) me le pardonne, la tentation, écologiquement coupable, m'est aussi venue de céder au luxe. Car, voiture électrique ou pas, crise ou pas, le salon de Francfort reste d'abord - Allemagne oblige - celui du haut de gamme. Celui où Audi frime avec un R8 Spider tiré par un moteur de 525 CV. Et Lamborghini, qui se moque de la crise, avec un roadster Reventon à 1,1 million d'euros !

(Source : Paul Burel, Ouest-France)