Formule 1 : « Iceman » balaie ses doutes

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Publié le: 03/07/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1158_070702.jpgMAGNY-COURS (de l'un de nos envoyés spéciaux). La veille du Grand Prix de France, Jean Todt n'était pas très expansif. Les sujets s'égrenaient et l'administrateur délégué de Ferrari se montrait évasif. Les problèmes de soufflerie éludés, les incidents de Monaco (poudre blanche retrouvée au pied d'une voiture) balayés, les résultats de Monaco, de Montréal et d'Indianapolis décortiqués et expliqués, Todt n'avait qu'un mot. « Il n'y a pas d'état de crise chez Ferrari. On ne peut pas parler de déconfiture, lorsque l'on est 2e du championnat du monde. » Le ton du Français était tranchant sur fond d'une tension bien palpable.

La réponse est venue de la piste. En plaçant ses deux voitures aux deux premières places du Grand Prix de France, Ferrari ne pouvait pas mieux faire pour étouffer les critiques qui s'abattaient sur des performances en retrait. En France, les Rouge ont signifié leur retour sur le devant de la scène. En fanfare. Sans donner dans la demi-mesure, en dominant du début à la fin, en essais libres, comme en qualifications ou encore en course.

Pour caractériser ce retour, on attendait l'Italien Massa, c'est finalement Kimi Räikkönen qui est monté sur la première marche. Le Finlandais a longtemps joué au chat et à la souris avec son compagnon d'écurie au jeu du passage par les stands. Au 2e arrêt, « Iceman » a déboîté juste devant Massa puis conservé la tête jusqu'au drapeau à damier. Une victoire qui arrive comme un soulagement pour le Scandinave, en proie à des doutes faute de résultats, pour un pilote qui avait la lourde charge de succéder à Michael Schumacher. Il y a quelque temps, Luca Di Montezemolo, le grand patron de Ferrari, affirmait même que l'on n'avait pas encore vu le vrai Räikkönen. Et hier, le Finlandais a montré son vrai visage. Il a pris un départ de choix, tirant un trait sur ses deux mauvaises prestations précédentes. « Il fallait que j'attaque et que je donne tout. Je ne pouvais pas en demander plus. Ma vie va devenir plus facile après plusieurs déceptions. Après un bon début de saison, j'ai eu des difficultés, mais maintenant c'est reparti. J'ai vécu des moments difficiles. Je m'y attendais un peu, mais les gens pensaient que j'avais perdu ce qu'il fallait pour être compétitif. J'y ai toujours cru, j'ai toujours été heureux d'être là. Je n'arrivais tout simplement pas à réunir tous les éléments », précise Räikkönen.

Depuis les essais privés de Silverstone, faisant suite à une campagne nord-américaine tristounette, Ferrari a remis ses monoplaces sur de bons rails. Et Räikkönen par la même occasion.

Stéphane BOIS.