Escroquerie à l'épave roulante : un expert arrêté et poursuivi

Plusieurs affaires similaires d'escroquerie à l'épave roulante, dont l'une a causé la mort d'un jeune homme, ont secoué la filière ces dernières années en région parisienne.

L'homme interpellé, un professionnel de 37 ans qui a déjà écopé d'une interdiction administrative d'exercer dans cette affaire, doit être jugé en février devant le tribunal correctionnel d'Evry avec 26 garagistes présumés complices installés en Essonne, a indiqué cette source, confirmant une information du Parisien.

Poursuivi pour faux, usage de faux, mise en danger de la vie d'autrui, association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée et blanchiment, il encourt jusqu'à 10 ans de prison et un million d'euros d'amende.

Selon l'enquête préliminaire, en trois ans l'expert a remis en circulation 1.024 voitures gravement accidentées sans se déplacer chez les garagistes chargés des réparations, souvent faites avec des pièces d'occasion ou volées.

Selon la source judiciaire, 600 de ces véhicules ont été remis en circulation ces six derniers mois. "Sachant qu'il y a trois visites obligatoires par véhicule, c'était matériellement impossible", a-t-elle ajouté.

Si l'arnaque a essentiellement touché l'Essonne, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, des victimes ont été retrouvées dans toute la France.

En avril, les propriétaires de ces véhicules avaient reçu un courrier de la délégation interministérielle à la Sécurité routière, leur priant de les faire expertiser d'urgence.

En Essonne, seul département où une procédure est en cours, 102 voitures sur les 247 recensées par les gendarmes d'Evry ont été retirées de la circulation après expertise. Parmi les anomalies constatées : Airbag absent ou non-conforme, trains roulants mal réglés rendant la tenue de route aléatoire, soudures incorrectes sur des éléments de sécurité...

En décembre 2016, un expert de la région parisienne a été condamné pour homicide involontaire à quatre ans de prison, dont deux ferme. La Clio qu'il avait remise en circulation à la va-vite avait causé la mort d'un jeune homme de 22 ans en Essonne.

En 2015, le ministère de l'Intérieur avait rappelé 5.000 véhicules remis frauduleusement en circulation par trois experts du Val d'Oise, actuellement mis en examen. Au total, 1.100 étaient des épaves roulantes "dangereuses" et 1.600 ont été déclarées interdites de rouler, faute de réponse des propriétaires.

ASTUCE | Vérifiez l'historique d'un véhicule pour éviter les arnaques