En Russie, la fin des bonnes occases auto...

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Publié le: 02/02/2009 - Mis à jour le: 07/09/2023
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Les mouvements de mécontentement ont débuté, le mois dernier, à Vladivostok, après la décision du gouvernement d'augmenter les tarifs douaniers sur les importations de voitures.

Les conséquences de la crise, de la dévaluation du rouble à l'augmentation du chômage, font monter la grogne, en Russie.

Un événement apparemment anodin a mis le feu aux poudres : la mise en place par le gouvernement, début décembre, d'une taxe sur l'importation de voitures d'occasion, pour soutenir l'industrie automobile russe en piètre état. Cette mesure protectionniste a eu pour conséquence de pénaliser le marché local des véhicules d'occasion. De nombreux Russes vivent de l'importation de voitures étrangères qu'ils conduisent eux-mêmes jusqu'au lieu de vente. En Sibérie, les voitures japonaises ont commencé à remplacer les voitures russes, jugées peu fiables et trop datées.

En décembre, une manifestation d'automobilistes avait été violemment réprimée à Vladivostok. L'activité économique principale de la grande ville de la côte Est c'est l'importation du Japon de véhicules d'occasion. Tokyo n'est qu'à 1 500 km de Vladivostok.

Depuis, la colère ne retombe pas. De nouveaux mouvements civiques sont nés, comme le Tigr (la Camaraderie des citoyens d'initiative de Russie). Du slogan « non à l'augmentation de la taxe », ils sont vite passés à : « Gouvernement, démission ! »

Samedi puis dimanche, ces associations d'automobilistes ont rassemblé plusieurs centaines de personnes, à Moscou et Novosibirsk, et environ deux mille à Vladivostok, où le Tigr s'était joint au Parti communiste. C'est la cinquième fois que les automobilistes y manifestent depuis décembre, et cette fois-ci, la police n'a pas perturbé leurs actions.

Toutefois, quarante-et-un manifestants ont été arrêtés dans d'autres rassemblements à Moscou, où défilaient, outre les communistes, les militants radicaux de l'Autre Russie de Garry Kasparov, et le parti au pouvoir Russie Unie, qui, lui, organisait des manifestations de soutien au gouvernement.

Emmanuel Guillemain d'Echon, Ouest-France