En mobil-home toute l'année... mais pas l'été

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Publié le: 04/09/2007 - Mis à jour le: 10/04/2015
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P1229_070904.jpgEn juillet, l'arrivée des touristes et les tarifs de l'été les feront décamper. C'est l'inconvénient de ce mode de logement pas inintéressant, mais rare : peu de campings sont ouverts en basse saison.

Sur les petites terrasses des mobil-homes, passé 18 h, la détente se love dans les traditionnels fauteuils en PVC. S'il n'y avait les averses de ce début du mois de mai, la délicieuse ambiance « congés payés » lesterait les pieds sous la table. « Sauf que j'ai pas mal de travail à faire à la maison », objecte Mélanie, 22 ans, enseignante en formation à trois petits kilomètres de ce camping, L'Ambois, à Mouilleron-le-Captif, où elle loue un mobil-home de l'automne à la fin du printemps.

Cette année, L'Ambois aura pour ainsi dire fait le plein tout l'hiver, avec une trentaine de mobil-homes occupés : « Dans la région, nous ne sommes que deux campings ouverts toute l'année. Celui de Nesmy débute mais nous, ça marche depuis 2002 », expliquent Marie-Luce et Alain Barreau, propriétaire et associé.

L'ouverture à la basse saison est un choix : « L'été, nous sommes trop éloignés de la côte pour pratiquer des tarifs très élevés. Travailler l'hiver permet de compléter. »

Meublé

A moins de 400 €, un deux chambres cuisine - pièce de vie revient moins cher qu'une location « traditionnelle ». La trentaine de mètres carrés est meublée, la laverie (payante) n'est pas loin. Le chèque de caution n'est pas encaissé et « on peut toucher une allocation logement », note Mélanie, plutôt satisfaite de se loger ainsi depuis septembre 2005. Même la facture du chauffage paraît correcte : « C'est pas grand... », souligne tout de même cette étudiante originaire du Bocage.

Le compagnon de Mélanie, Cyril, 26 ans, sourit : « On s'est connus ici. J'étais arrivé quelques mois avant elle, avec ma caravane, en mai 2005 », confie ce mécanicien de chez Bénéteau, originaire du Boupère. « On organise des petites soirées pour que les gens fassent connaissance. C'est important, même si la convivialité fonctionne bien toute seule aussi, par affinités », sourit Marie-Luce Barreau, la propriétaire.

En juillet et août, les locataires du camping doivent trouver une autre solution : « Les loyers passent au tarif d'été, c'est-à-dire que le loyer mensuel correspond alors à une semaine de location. » Effet dissuasif garanti. « Sans ça, mon affaire n'est pas rentable », justifie Marie-Luce Barreau.

Comme en famille

Sébastien, un menuisier de 32 ans, est venu se loger au camping il y a deux ans, après une séparation. « Ici, on est comme en famille. Marie-Luce et Alain, si on respecte les règles de base, sont très arrangeants, et très clairs sur l'idée que le mobil-home, c'est forcément du dépannage. Personnellement, pour l'instant, ça me convient mieux qu'un HLM où les gens se font la gueule ! »

L'été, Sébastien quitte les lieux : « Un mois de vacances, et puis le deuxième chez mes parents à Luçon. C'est de la débrouille, d'autant que ça me fait faire plus de route pour mon boulot, mais bon... » Il reviendra en septembre. Contrairement à Mélanie et Cyril : « Comme on travaillera tous les deux, on louera une petite maison à Aizenay. 80 € de plus... mais 35 m2 supplémentaires et la possibilité de décorer à son goût... »

Colette et Georges, 56 et 58 ans, en mobil-home depuis février, ne reviendrons pas non plus : « La maison que nous faisons construire devrait être terminée avant l'été ! » Et pour les vacances ? « On loue dans les Pyrénées. » Un mobil-home ? Les sourires sont sans rancune mais « non, on avait envie d'une vraie petite maison. »

Claire HAUBRY.