En mai 68, à Deauville, on présentait la Méhari

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Publié le: 15/05/2008 - Mis à jour le: 08/10/2019
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Cette drôle de voiture, née en plein dans la tourmente sociale, fête ses quarante ans, vendredi 16 mai. Retour sur une date qui a aussi marqué la cité des Planches.

Il y a quarante ans, le 16 mai 1968, Citroën présentait pour la première fois la Méhari au New-Golf de Deauville. Tout en plastique et plutôt destinée aux loisirs, la voiture est née en plein dans la tourmente sociale de Mai 68. Ceux qui la collectionnent ont décidé de fêter cet anniversaire, samedi 17, sur le golf Barrière de Deauville, là où a eu lieu son baptême, quarante ans auparavant.

Pas de contestation

Mai 1968, alors que la France s'enfonce dans la grève, Citroën organise cette journée comme un grand show médiatique. Une vingtaine de mannequins défilent sur la pelouse du terrain de golf deauvillais, à bord des huit voitures. La presse spécialisée est au grand complet pour découvrir la dernière née de Citroën. Une voiture révolutionnaire. Toute en plastique, elle a été construite à partir d'une Dyane 6. Elle vise un marché de loisirs que l'industrie automobile n'a encore jamais abordé.

À la même période, dans la station normande, « c'était tristoune, se souvient Gilbert Hamel, responsable des services techniques de Deauville, qui avait alors 38 ans. Les réservations n'étaient pas bonnes ni pour les restaurateurs, ni pour les hôteliers. Les touristes étrangers avaient peur de venir en France. La saison commençait mal. »

Pas de mouvement de contestation à Deauville. « On voyait les événements se développer à Paris sans imaginer que ça pouvait venir jusqu'ici, rappelle Gilbert Hamel. La vie suivait son cours, comme de si de rien n'était. Par contre, on en parlait dans les bureaux. Les radios étaient branchées en permanence. On s'inquiétait aussi du manque d'essence. »

Au même moment, au micro de Radio-Luxembourg, Jean Yanne tire à boulets rouges sur Deauville. Le temps, les robinetteries des hôtels, les clients du Royal et du Normandy et la plage. L'acteur s'acharne. Mais en attaquant Deauville, il devient son meilleur agent de pub. Même si « l'été 68 a été très mauvais. Il pleuvait tout le temps. » En juin, tout revient à la normale. « Le gala traditionnel de Pâques a été annulé, mais le championnat du monde de bridge a eu lieu. Les spectateurs étaient tellement nombreux que trois écrans géants ont été installés au casino. La finale a opposé Omar Sharif et Giorgio Belladonna, numéro un mondial, qui l'a remportée. »

La station balnéaire, célèbre pour ses villas, ses planches foulées par les stars du Septième art français ou américain, ses courses de chevaux, ses soirées mondaines et son glamour a très vite retrouvé sa vitesse de croisière.

Source : Ouest-France


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