En Europe, les constructeurs automobiles revoient leur électrification à la baisse
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Fragilisés par des ventes de voitures électriques plus timides que prévues, les constructeurs automobiles revoient leurs stratégies en Europe, et continuent de développer des technologies alternatives. À leur côté, les politiques montent au créneau.
Même si les ventes de voitures électriques dans l’Union européenne ont grimpé de 24,8% sur les huit premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2024 (les chiffres du mois de septembre n’ont pas encore été communiqués par l’ACEA), elles ne représentent aujourd’hui que 15,8% de parts de marché sur le continent. Une présence timide, si l’on considère que dans mois de dix ans maintenant, en 2035, Bruxelles compte interdire la vente de voitures thermiques dans tous les États membres. Le "miracle de l’électrique" n’a donc pas eu lieu malgré des débuts encourageants, et la multiplication des modèles, aussi bien chez les constructeurs généralistes que premiums. Certes cette progression est encourageante, mais il ne faut pas être devin pour comprendre qu’à ce rythme-là, l’objectif ne sera jamais atteint à cette échéance.
Les constructeurs diversifient leurs technologies
La plupart des marques présentes sur le vieux continent, d’Audi à Volvo, de Skoda à Land Rover, ont renoncé à leurs objectifs de ne vendre plus qu’exclusivement de modèles 100% électriques à la fin de la décennie. Au contraire, plusieurs d’entre elles ont finalement relancé la recherche et le développement de motorisations thermiques, comme c’est le cas pour Mercedes-Benz et BMW par exemple, quand d’autres souhaitent privilégier d’autres types de motorisations d’ici 2035. Volvo compte sur l’hybride rechargeable (le nouveau XC70 doit arriver dans les prochains mois) tout comme une flopée de marques chinoises, qui ne voulaient pourtant vendre que des modèles à batteries à l’origine (BYD, MG Motor). De leur côté, Leapmotor et XPeng veulent se positionner sur la technologie des voitures électriques à prolongateur thermique d’autonomie, qui diffèrent des hybrides traditionnelles par le fait que seul le moteur électrique entraîne les roues.
Bruxelles entend les appels de l’Allemagne et de l’Italie
Outre les industriels, les politiques aussi commencent à être vent debout contre la décision de Bruxelles : l’Allemagne, par la voix de son chancelier Friedrich Merz, et l’Italie de Giorgia Meloni militent ainsi pour que les voitures hybrides rechargeables ainsi que les voitures thermiques fonctionnant aux carburants synthétiques soient autorisées passé 2035. Le premier est le leader mondial du segment premium (BMW, Mercedes-Benz, Audi), le second (exception faite du Royaume-Uni qui n’est plus dans l’UE et n’a donc que faire de cette échéance) l’un des plus fidèles représentants du segment haut de gamme (Ferrari, Lamborghini, Maserati, Pagani, De Tomaso), dont les clients raffolent de modèles thermiques. Un appel visiblement entendu par Bruxelles, qui a annoncé le 12 septembre dernier son intention de réexaminer le texte "le plus tôt possible". L’interdiction pourrait donc être levée, ou modifiée en profondeur. Les voitures essence et diesel ont donc certainement encore de beaux jours devant elles.