Dimanche, Gérard Jolivet raccroche son casque - Loire Atlantique - mercredi 19 avril 2006

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Publié le: 19/04/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
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L'an passé, Bruno Van Destick, le speaker des 24 heures du Mans lui avait dit de pousser jusqu'à la 25e participation consécutive, parce que c'était plus marquant, plus marrant aussi. Mais à 49 ans, pour réussir ce record et même si le conducteur de tramway nantais est déjà recordman des participations aux 24 heures du Mans comme au Bol d'Or, il faut être en sérieuse condition physique.

Sur 4 roues, seuls trois pilotes (Pescarolo, Wolleck et Bell) ont inscrit plus de 25 participations à leur compteur. Un quart de siècle de compétition pour le motard aujourd'hui vertavien, démarré en 1981 sous le signe de la persévérance, des sacrifices mais aussi de grandes joies. Ayant grandi au Mesnil-en-Vallée, en Maine-et-loire, entre les courses de côte de La Pommeraye et de Pouillé-les-Côteaux, pas étonnant que ses premières escapades à mobylette l'aient conduit au bord de ces deux tracés où quelques années plus tard il allait mettre en pratique ce qu'il avait vu. Parfois avec, un peu trop d'optimisme d'ailleurs. « Vingt-cinq fois, c'est un quart de siècle, m'avait dit Bruno Van Destick, ça marquera mieux les esprits que 24 participations. Mais, pour pouvoir faire les 24 heures du Mans, il faut être en parfaite condition physique, c'est-à-dire avoir fait des courses avant et tout ceci demande du temps et beaucoup d'énergie. »

C'est bien pour cela, qu'il y a quinze jours, il a disputé le «Bol d'Or classique», en compagnie d'anciens coéquipiers et concurrents. C'est encore là, dans le parc, que comme Jean-Claude Chemarin, il a trouvé qu'il préférait voir ses enfants sur des kartings plutôt que sur des motos. Bizarre... C'est que tous leurs copains n'ont pas eu leur chance, leur analyse de la compétition ou simplement des risques de la circulation routière. De 220 à 280 km/h

Désormais, Gérard ne peut plus tout faire. Ses fils, Florent et Roméo, ont montré un potentiel certain au volant et en bon père, il souhaite leur consacrer le maximum de temps et les accompagner le plus loin possible, jusqu'à l'automobile même. A côté, il se voit bien team manager, pour faire profiter les autres de l'expérience engrangée tout au long de ces saisons. Comme il avait un sponsor finlandais, il a enrôlé un pilote du cru, Sami Penna, 30 ans, qui roule en championnat du Monde Super sport. Ce seront ses premières 24 heures et il a été extrêmement honoré de pouvoir rouler aux côtés de Gérard Jolivet. David Dumas, journaliste moto et qui faisait déjà partie de l'équipe lors du dernier Bol sera le troisième homme du team.

Pour Gérard, chaque saison, aura été l'occasion, la chance et le plaisir de découvrir de nouvelles machines. De se frotter aux petits jeunes et de toujours progresser en ajoutant, à chaque fois, de l'expérience et de la sécurité. Ce qu'on appelle, dans le jargon, le métier. « En ce quart de siècle, les vitesses atteintes sont passées de 220 à 280 kilomètres/heure, la largeur des pneus est passée de 130 millimètres à 190 et l'injection a apporté, souplesse, linéarité aux moteurs d'où une plus grande facilité d'utilisation des machines. » Ce qu'il aura tout le temps, ensuite, d'enseigner à ceux qui rêvent de son long curriculum vitae.