Des projets prometteurs pour le pôle automobile

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Publié le: 02/04/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1035_070402.jpgBernadette Rovire est directrice du pôle de compétitivité « automobile haut de gamme ». Premier bilan après une année d'activité.

l y a un an que le pôle « automobile haut de gamme » est sur les rails. Qu'est-ce qui a marqué cette année de mise en route ?

L'une de ses missions est de faire émerger des projets et d'accompagner ceux qui les portent.

Six projets ont été labellisés, en 2006, pour un coût de près de 20 millions d'euros, avec des financements de l'État et des collectivités à hauteur de 9 millions. Exemple : le projet O4A qui vise à mettre en place une norme pour les systèmes électroniques embarqués. Comme les régulateurs de vitesse, les airbags multiples, l'allumage automatique des phares...

En 2010, l'électronique embarquée représentera 40 % du coût d'un véhicule. O4A est porté par l'entreprise brestoise TNI Software et associe des partenaires comme PSA, Valéo, mais aussi des PME : Ayrton technology à Nantes ou Kereval à Rennes. Pour un budget global de 2,5 millions, les Régions Pays de la Loire et Bretagne ont apporté plus de 500 000 €.

Votre démarche vise donc à associer largement les PME et PMI, les équipementiers et sous-traitants de la région ?

Oui, notre volonté, c'est de servir et d'accompagner efficacement les PME et PMI du secteur. Le projet Emoa, comme « excellence dans la maîtrise des ouvrants automobiles », illustre notre action. Portières, capots utilisent des tôles de plus en plus fines. L'enjeu est de produire des ouvrants de qualité irréprochable, en petite et moyenne séries, mais, malgré tout, en réduisant délais et coûts. Il faut donc disposer d'un outillage qui permette de répondre à ces enjeux. En février 2006, ce projet n'était pas éligible aux financements du Fonds de compétitivité. Nous l'avons repris, il est maintenant dans les tuyaux et réunit des laboratoires et des entreprises comme le mayennais Gruau, Leclerc Fournel en Ille-et-Vilaine, Ouest-Emboutissage en Deux-Sèvres. C'est par l'innovation que les entreprises de la filière pourront faire face à la mondialisation. En développant un savoir-faire que l'on n'ira pas chercher à l'étranger. En conservant un train d'avance.

Le bilan est donc prometteur ?

Ce qui est prometteur, c'est ce que les projets induisent. À Laval, le projet Ervista, pour améliorer l'ergonomie des postes de travail et donc la production, associe des partenaires comme Clarté, le centre de la réalité virtuelle, et Inergy, qui équipe en réservoir une voiture sur quatre. On simule les gestes sur un poste de travail avec l'intelligence artificielle. Les premiers résultats seront présentés au Salon de la réalité virtuelle, en avril à Laval. Cette démarche s'est transformée en une action collective pour y intéresser les PME et PMI de la filière.

Quelles sont les perspectives en 2007 ?

Nous allons travailler, notamment, sur l'approche sensorielle. Quand vous achetez une voiture, il y a une part d'émotion : le design, le bruit, les matières comptent énormément. C'est d'autant plus vrai sur le haut de gamme, qui permet aux constructeurs de réaliser des marges importantes. Nous allons développer cette action avec les labos et les universités.

Recueilli par Édith GESLIN.

Le pôle « automobile haut de gamme » a été labellisé en décembre 2005. Il s'est constitué en association, présidée par Jean-Claude Germain, directeur des relations industrielles de l'usine PSA. Le pôle est opérationnel dans trois Régions : les Pays de la Loire, la Bretagne et le Poitou-Charentes. Il regroupe 20 laboratoires et écoles et 80 entreprises, dont 58 employant moins de 50 salariés.