Cette Venturi marche aux rayons de soleil

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Publié le: 02/04/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1036_070402.jpgLa marque qui a quitté Couëron pour Monaco lance le premier véhicule électrique solaire de série.

Les premiers modèles seront livrés à l'automne.

MONACO (envoyé spécial). - Mine de rien, avec son air de gros jouet, la Venturi Eclectic marque une petite révolution. Cette voiture peut recharger toute seule ses batteries. « Le premier véhicule autonome de l'histoire de l'automobile », annonce fièrement le constructeur monégasque. Grâce à 2,5 m2 de cellules photovoltaïques sur le toit, l'engin capte les rayons solaires et les transforme en électricité.

Certes, si l'on se contente du soleil, l'autonomie est limitée. Une journée de charge permet de faire, en moyenne, 7 km. Si ça ne suffit pas, une éolienne portative est vendue en option. De quoi engranger 15 km de plus par jour venté. Et si ce n'est pas encore assez, on peut toujours regonfler les batteries sur le réseau: à pleine charge, l'automobile peut alors rouler 50 km.

A bord, la première impression est plaisante. L'habitacle, ouvert de chaque côté (des bâches transparentes servent de portières), paraît clair et spacieux, alors que l'Eclectic ne mesure que 2,86 m de long sur 1,80 m de large. Le conducteur est placé au milieu, derrière un pare-brise d'autobus qui lui donne un champ de vision exceptionnel. Derrière lui, les deux passagers en profitent presque autant.

Une pointe à 50 km/h

La deuxième surprise, c'est l'étonnante simplicité. Tour de clé de contact, frein à main desserré, bouton marche avant (ou marche arrière), il n'y a plus, qu'à tourner le volant et à gérer la vitesse avec les deux pédales d'accérateur et frein. Troisième étonnement : le silence relatif. Juste quelques bruits de roulement, quand on approche la vitesse de pointe (50km/h). En général, les piétons la voient avant de l'entendre.

La responsable du marketting, Marianne Hollande, pense que la clientèle potentielle est, soit très amoureuse de l'environnement, soit très soucieuse de son image. Les premières commandes ont été passées par des chaînes d'hôtels, le Futuroscope de Poitiers et quelques particuliers monégasques fatigués de faire les courses en Ferrari. Venturi espère convaincre des villes et autres collectivités publiques. A 24 000€ (hors taxes) l'exemplaire, l'automobiliste de base, lui, risque d'hésiter. Sans compter les 3 000 à 4 000 € que coûteront, tous les deux ans, le remplacement des batteries au plomb. Un atout quand même, la bête se conduit sans permis. Si la première série de 200 exemplaires se vend bien et qu'il peut passer la vitesse supérieure, le constructeur pense pouvoir, à terme, descendre à 15 000 €.

Depuis 2001, année du rachat de la marque Venturi de Couëron (Loire-Atlantique), Gildo Pallanca Pastor, promoteur immobilier et passionné de voiture, a surtout investi. Cinq exemplaires d'un bolide électrique et hors de prix (la Fétish à 297 000 €) sont sortis de ses ateliers de Monaco. Avec l'Eclectic, Venturi espère cueillir les fruits de ces années de recherches et de mises au point, pour, enfin, retrouver une place au soleil.

Serge POIROT.