Comment Renault s'adapte à la crise automobile

Actualité Renault

Publié le: 05/03/2009 - Mis à jour le: 01/03/2022
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Un Scénic moins cher que le précédent. C'est l'une des réponses présentées par le constructeur au salon de Genève. Patrick Pelata, le patron opérationnel du groupe, dévoile ses recettes.

Genève. De notre envoyé spécial


La chasse aux économies est ouverte

La crise est « profonde, on n'est qu'au début ». Renault s'adapte pour faire face, pendant deux à trois ans, sans préjuger de sa durée réelle. D'où le recours à la chasse aux gaspis et aux économies. Les investissements chutent de 20 %, les cessions immobilières (Boulogne-Billancourt) sont accélérées. L'alliance avec Nissan est requinquée, notamment sur le véhicule électrique. « Heureusement qu'on n'a pas raté le train pour devenir un constructeur mondial. »

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La gamme à la diète

Le nouvel Espace est reporté sine die. « Pas raisonnable de la sortir pendant la durée de la crise. » Les modèles et leurs déclinaisons seront moins nombreux, les technologies recentrées sur le nécessaire et l'utile. « Un Concorde qui ne se vend pas, ça ne sert à rien. » Les prix seront stables ou à la baisse malgré des prestations supérieures. Mis en vente en mai, le nouveau Scénic ouvre la voie.

Vive l'électrique

Les investissements se concentrent sur lui et le moteur propre. La chasse au moindre gramme de CO2 devient impérative. Le constructeur prévoit qu'en 2012, le client sera prêt à payer 55 € de plus par gramme de CO2 gagné. Renault vise clairement un leadership mondial dans l'électrique. La France sera branchée, en 2012, avec une 4 portes de la taille d'une Clio.

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Même si « l'automobile n'est pas finie, car le besoin de liberté par la mobilité reste un besoin majeur de l'humanité. Il faut aller voir en Inde et en Chine à quel point ce besoin existe. Il ne faut pas prendre nos états d'âme de pays riches pour des vérités planétaires. » Il n'empêche, depuis plusieurs années, le client occidental montre qu'il ne veut plus augmenter sa dépense automobile. La crise accélère le phénomène. « On a été très surpris de voir nos ventes de Dacia multiplié par six en Allemagne avec la prime à la casse. »

Ce qui interpelle aussi Renault c'est que « l'image de la voiture se dégrade en France et en Allemagne. Elle n'est plus synonyme de modernité, de progrès, d'utilité. Elle n'arrive plus à surmonter ses contradictions : embouteillage et mobilité, progrès et pollution »...

Paul Burel, Ouest-France