Carburants : la baisse à la pompe se fait attendre

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Publié le: 12/09/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015

Alors, cette baisse des prix à la pompe, ça vient ?

La ministre des Finances « voudrait comprendre » pourquoi le prix de l'essence ne suit pas, à la station-service, le recul du pétrole.

« Alors que le prix du gazole a fortement baissé, dans les mêmes proportions que le prix du baril de pétrole, la baisse du prix de l'essence est plus modérée », s'étonne Christine Lagarde. Qui demande des « explications ».

Deux remarques d'abord : la courbe de la baisse du gazole n'a pas épousé celle du baril et l'essence n'a pas baissé à la pompe : son prix est même remonté ces derniers jours, tandis que le baril continuait à dégringoler.

Mais suivons la piste de l'essence. Sorti du puits, le pétrole ne revient qu'à 0,04 dollar le litre. Une fois mis sur le marché mondial, ce même litre est vendu 0,62 dollar : il faut bien payer les coûts de recherche, d'exploitation et de transport, expliquent les compagnies pétrolières. Faire du bénéfice aussi... Ce litre de pétrole est ensuite raffiné, c'est-à-dire transformé en essence. Il atteint alors, au prix de gros, à Rotterdam, 0,76 dollar. Soit environ 0,50 €.

Reste aux compagnies à l'acheminer vers les distributeurs, reprenant un bénéfice au passage. Le détaillant rajoute alors sa propre marge, puis l'État y va de ses taxes. Résultat : à la pompe, le litre atteint 1,41 €.

Ce qui rend le carburant cher, c'est d'abord la fiscalité. Sur un litre d'essence vendu à la pompe, l'administration ponctionne 64 % de taxes (TIPP + TVA). Contre 55 % sur un litre de gazole. Sans ce différentiel, le gazole serait d'ailleurs plus cher à la pompe que le sans plomb 95, car il est plus coûteux à raffiner. Les taxes sur le carburant rapporteront, cette année, 17 milliards à l'État.

La gourmandise des pétroliers ne tire pas non plus les prix à la baisse. Total, l'an dernier, a engrangé 12,2 milliards d'euros de bénéfices. L'Union française des industries du pétrole susurre qu'en raison de stocks, « le prix du litre d'essence était descendu trop bas, cet été, par rapport à celui du pétrole ». Trop bas pour qui ?

Source : Ouest-France - Pierre Pinson


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