Carburants : l'E 10 remplacera le sans plomb 95

Destiné à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, le nouveau carburant E 10 arrive ce mercredi : 90% d'essence sans plomb et 10% d'éthanol.

L'E 10, qu'est-ce que c'est ?

Un carburant constitué de 90 % d'essence sans plomb 95. Et de 10 % d'éthanol, un alcool fabriqué à partir de blé (48 %), de betterave (42 %), de maïs (10 %)...

Pourrai-je l'utiliser dans ma voiture ?

Oui, à de rares exceptions près. Et seulement si elle a été construite après 2000. La liste des voitures compatibles sera consultable sur le site ministériel www.carburantE10.fr. Pour les véhicules plus anciens, il y a risque de durcissement des joints et durits, donc de fuites.

Combien va-t-il coûter ?

Compte tenu des prix actuels, l'E 10 devrait mathématiquement être plus cher que le SP 95. Mais, dans ces conditions, personne n'en prendrait. Comme la fiscalité sera la même sur l'E 10 que sur l'E 5 (l'actuel SP 95), chaque opérateur (Total, Shell, BP...) fera l'effort qu'il juge nécessaire pour commercialiser son produit. BP, par exemple, sera provisoirement « jusqu'à 3 centimes de moins au litre que le sans plomb 95 ».

Vais-je consommer moins avec l'E 10 ?

Non. En théorie, 1,7 % de plus.

L'E 10 sonne-t-il le glas du SP 95 ?

Oui. Les stations-service ne sont équipées que de deux pompes délivrant de l'essence (SP 95 et SP 98). L'un des deux carburants disparaîtra donc pour céder la place à l'E 10. A noter que le SP 98 - qui coûte 5 centimes plus cher au litre que le SP 95 sans apporter grand-chose de plus - est une spécificité française. Mais elle rapporte plus aux pétroliers ! C'est donc le SP 95 qui a vocation à passer à la trappe. Augmentant d'autant le budget de ceux qui roulent avec des voitures de plus de neuf ans, contraints de passer au SP 98. Ou de changer de voiture...

Trouvera-t-on l'E 10 partout ?

Théoriquement, 100 % des stations-service devraient être équipées en 2010.

Et côté environnement ?

Pour Anne Prieur, ingénieure à l'IFP, « l'éthanol pur génère 50 % à 55 % de gaz à effet de serre de moins que l'essence tirée du pétrole ». Et alors qu'en 2006, 1,75 % de carburant d'origine végétale était incorporé dans l'essence et le gazole consommés en France, « on en était à 3,6 % en 2007, l'objectif européen étant d'atteindre 10 % en 2020 ».

(Source : Ouest-France)

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