Camping-car : on voyage moins loin, prix du carburant oblige

« On allait à Prague, on ira en Camargue ».

Comme les Nauleau, en Vendée, beaucoup de camping-caristes mettent le frein à main sur les grands voyages. Hausse du gazole oblige.

Dans leur grand pavillon de Château-Guibert, en Vendée, les Nauleau s'apprêtaient à mettre les voiles vers les vacances. Dans la cour gravillonnée, les attendait, le plein fait, leur camping-car Pilote Référence. Un beau vaisseau, fait pour les courses lointaines.

Il n'y a pas si longtemps, Jean et Nicole, retraités depuis une dizaine d'années, auraient mis le cap sur l'Europe. Trois ou quatre ans en arrière, ils avalaient sans sourciller des kilomètres d'autoroutes vers l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Tchéquie. Ces temps sont révolus.

Même si leurs pensions d'infirmière et de directeur d'une maison de retraite leur assurent des revenus convenables, les Nauleau ont décidé de lever le pied : « On a fait l'étranger, il faut qu'on se concentre vers des destinations plus proches », admet Jean Nauleau. « Au lieu d'aller à Prague, on ira en Camargue ! », essaie de sourire Nicole.

Le Vendée Globe plutôt que Noël à Strasbourg

Le prix du baril de pétrole brut a eu raison de la soif intacte de ces dévoreurs de grands espaces. « Maintenant, vu le prix du gazole, si on doit aller assez loin, on réfléchira. Ce sera plutôt deux voyages lointains que trois. »

Avant de jouer la carte de la proximité, les Nauleau avaient déjà joué sur le clavier des économies d'énergie. Depuis un bon bail, Jean avait adopté la conduite douce. À douze litres de gazole aux cent kilomètres, le gain n'était pas négligeable : « En faisant attention, en évitant les brusques coups de frein, j'économise bien un litre aux cents. »

Le camping-cariste de Château-Guibert se tient aussi, tant que faire se peut, à distance respectable des péages autoroutiers. La stratégie « profil bas » a ses limites. Vice-président de l'Océan camping-car club, Jean Nauleau a constaté que le temps des réservoirs maigres ne concernait pas que lui : « Les grands voyages en commun organisés par notre club « remplissent » moins facilement que par le passé. Les adhérents hésitent, principalement à cause du prix du gazole. »

Alors qu'une escapade vers les marchés de Noël d'Alsace ne fait pas recette, un séjour départ du Vendée Globe, avec emplacement groupé, début novembre aux Sables-d'Olonne, a fait le plein tout de suite. L'Océan-club vendéen a même dû s'affilier à une confédération régionale pour élargir le nombre potentiel de randonneurs longue distance. Rien n'y fait, à moins que le prix du baril ne reparte durablement à la baisse, dans le monde du camping-car, la mode reste au court.

Source : Ouest-France - Marc Lambrechts


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