Camping-car: « On est moins reconnu que les gens du voyage »

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Publié le: 04/09/2007 - Mis à jour le: 10/04/2015
Les commentaires affluent sur le forum de maville.com. Pour ou contre le camping-car,chacun campe sur ses positions.

« Les camping-caristes bouchent la vue aux autres, ils créent un manque à gagner dans tous les restaurants et hôtels des petits bleds. Contrairement aux clients d'hôtel, camping, gîte ou encore aux propriétaires de résidence secondaire, ils ne paient aucune taxe. Pour les mêmes droits, à quand les mêmes devoirs ? ». Vannetaise, Karine donne le ton. Elle n'est pas la seule à pester contre les touristes itinérants. « Trop de camping-cars monopolisent les fronts de mer et pratiquent le camping sauvage sous le regard envieux des autres concitoyens, qui eux payent leur dîme. Tout s'arrangera lorsque l'état sanctionnera la pratique du stationnement de nuit, en dehors des structures légales », renchérit Alain T., de Pont-l'Abbé.

D'autres se montrent plus mesurés, comme Fernand B., d'Arzon. « Chaque camping-cariste devrait avoir un label de bonne conduite, qui indique qu'il est bien passé dans une aire service pour vidanger ses eaux usées et qu'il a refait son plein d'eau potable », propose-t-il. « Ceci éviterait les mauvaises surprises après leurs départs de certains sites ».

Élue et camping-cariste, Bernadette, de Vitré, s'émeut devant tant d'intolérance. « Les municipalités doivent aborder le problème du stationnement avec objectivité », estime-t-elle. À ses yeux, l'exclusion ne peut qu'accentuer les incivilités, alors que « les camping-caristes défigurent moins les sites que certaines constructions du littoral ». Laurence N. déplore l'attitude de la mairie de Vannes, qui multiplie les portiques pour empêcher les vacanciers d'accéder aux parkings. « Les camping-caristes sont moins reconnus que les gens du voyage, que les municipalités se doivent d'accueillir en leur créant des airs des stationnements », s'insurge Alain, pour qui mieux vaut user d'un camping-car quelques semaines par an qu'abuser quotidiennement de sa voiture.

Camping-cariste depuis vingt ans, le Lyonnais Jacques Le Breton défend les retombées économiques de ce type de tourisme : « Pour ma part, j'ai chaque fois participé à l'économie locale », témoigne-t-il. Nous achetons, souvent fort cher, des véhicules fabriqués pour une grande part en France. Nous allons au restaurant, achetons des souvenirs, visitons les musées etc. Il ne faut pas voir les camping-caristes comme un problème ou une solution, mais comme un fait qu'il faut organiser », conclut-il sagement.

Marie LORAND.