Automobile : une cité unique en France

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Publié le: 21/11/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Cette cité de l'automobile est unique en France.

Un pôle unique autour des métiers de la maintenance automobile est né en vingt ans à Ploufragan. Son créneau : l'innovation.

Pascal Pellan retrace la belle aventure.


Pascal Pellan est directeur de la chambre des métiers et de l'artisanat des Côtes- d'Armor.

La naissance d'un pôle de formation innovant autour de l'automobile a été une vraie aventure, dites-vous souvent.

Oui, une aventure qui a débuté en 1985. La chambre des métiers assurait des formations dans le domaine de l'auto. Mais on avait un déficit d'image, d'équipement, de résultat... On n'était pas forcément bons, pas mauvais mais franchement nuls. Jusqu'à envisager de fermer nos sections. On a voulu s'interroger sur nos manques. Sans complexes, nous sommes allés rencontrer entreprises, constructeurs, parents, jeunes. Et très vite, la situation s'est renversée. Qu'un organisme de formation avoue ses faiblesses est paru original.

Qu'est-ce qui est ressorti de ce travail d'autocritique ?

Nous avons eu une intuition : l'électronique que l'on introduisait dans la voiture allait changer le métier de l'automobile. Avant, on parlait de « l'oreille » du mécanicien. Là, l'électronique allait prendre le pouvoir. A l'époque, les constructeurs innovaient mais personne ne se posait la question de la maintenance. On pensait que ça n'allait pas tomber en panne. Personne n'avait anticipé. On a été le premier établissement en France à proposer une formation à l'électronique embarquée.

Comment la chambre des métiers est devenue pionnière en France en matière de formation ?

Notre idée, c'était une vraie révolution. On a pris conscience que le niveau pertinent de formation dans l'automobile n'était pas celui du CAP. Notre challenge c'était de passer du niveau CAP au niveau bac. Pour cela, nous avons eu une autorisation spéciale du gouvernement en 1986. On a expérimenté, on a eu l'intuition que l'apprentissage n'était pas condamné au CAP. On forme aujourd'hui au niveau BTS et licence et on vise la formation d'ingénieur. On a fait le pari de l'intelligence pour une autre façon de penser l'apprentissage. On a besoin du génie des ingénieurs chez les constructeurs mais aussi des savoir-faire géniaux des réparateurs auto. Aujourd'hui, on a des professionnels qui sont bien dansleurs pompes. Et 360 jeunes par an sortent de notre Institut supérieur des technologies automobiles (ISTA).

Les professionnels vous ont suivi ?

Oui, le groupement national de la formation automobile a choisi de délocaliser ici une partie de ses activités. Avec une mission de formation continue qui se traduit par l'accueil de 7 000 stagiaires par an et une mission de production des outils multimédia destinés à la formation à distance au sein de Véhipôle. Là travaillent maintenant des dizaines d'ingénieurs, d'infographistes... On est devenu un pôle unique en Europe.

Comment voyez-vous le rôle d'une chambre des métiers ?

Nous devons être les veilleurs et les éveilleurs. Préparer aux métiers de demain et donner confiance. Nous faisons la même chose dans le bâtiment avec un Batipôle ou la restauration avec la Cité du goût. Les petites entreprises doivent mutualiser les moyens pour anticiper les grandes mutations. Et y mettre de l'enthousiasme.

Source : Ouest-France - Sébastien Grosmaitre