Automobile - Pourquoi sommes-nous agressifs au volant ?

Actualité

Publié le: 08/08/2011 - Mis à jour le: 07/04/2015
P3538_110808.jpg
P3538_110808.jpgJurons, gestes obscènes, quand il ne s'agit pas de menaces physiques pures et simples, les automobilistes ne se montrent pas toujours très courtois les uns envers les autres.

« L'autre jour, alors que j'allais au travail à vélo, une voiture m'a fait une queue de poisson et j'ai failli tomber. La conductrice, une jeune femme élégante, a levé son majeur et a accéléré », raconte Philippe, sidéré par sa mésaventure. Les anecdotes sur l'incivilité des conducteurs pullulent. On est souvent agacés par leur agressivité. Et parfois surpris par ses propres réactions. Car le crétin qui gesticule et s'époumone derrière son volant, ce n'est pas toujours l'autre, dans le véhicule d'à côté. Pas facile de garder son calme quand on est en retard !

Le volant rend fou

Pour assouvir sa colère, on déverse des chapelets de jurons, on s'excite sur le klaxon ou on préfère jouer des appels de phare. La voiture transformerait donc de bons citoyens responsables en forcenés incapables de se contrôler. À moins qu'elle ne joue un rôle de révélateur de personnalité ? « Non », rassure Jean-Marc Bailet, docteur en psychologie du conducteur et coauteur d'un ouvrage Je stresse au volant, au guidon... mais je me soigne !* « C'est le véhicule qui transforme la personne. Le volant rend fou à des degrés variables. On voit des chefs d'entreprise, aimables et respectueux en société, bons pères de famille, devenir grossiers et adopter des comportements agressifs en voiture. »

Le stress, grand coupable, est provoqué par la circulation bien sûr, mais il dépend aussi beaucoup des problèmes personnels ou professionnels. « Le cadre mène sa voiture comme ses affaires, à un rythme élevé, analyse M. Bailet. En voiture, ses pensées sont davantage occupées par ses dossiers que sa conduite. Les employés et les ouvriers sont ceux sur lesquels le stress, moral et physique, pèse le plus. »

Le profil type du forcené du volant ? Un homme, seul, qui surestime ses capacités de conduite. « Il peut être tenté par certaines fantaisies. Si sa compagne se trouve à bord, c'est un élément modérateur. Le nec plus ultra, ce sont les enfants sur la banquette arrière. Leurs remarques ? papa, tu vas trop vite, les gens klaxonnent, j'ai mal au coeur - lui font changer de comportement. »

Au volant, il faudrait attendre 42 ans pour atteindre l'âge de la sagesse. Un âge moyen, loin d'absoudre tous les conducteurs plus âgés... Et qui devrait inciter les parents, et les adultes en général, à manifester davantage d'indulgence envers les jeunes automobilistes, souvent stigmatisés.

Quant à la femme au volant, longtemps raillée par un vieux dicton machiste, elle ne place pas son narcissisme dans sa voiture, perçue comme simple objet de déplacement. « Elle est exemplaire et responsable. C'est madame sécurité », insiste Jean-Marc Bailet. Et si, elles aussi, peuvent perdre patience au volant et lâcher quelques jurons bien sentis, « elles ne descendent jamais de voiture pour casser la figure ou tuer »...

Selon le magazine Question Auto, seuls 16 % des conducteurs assurent qu'en voiture, ils ne jurent jamais. Il semble bien que la courtoisie au volant ait encore du chemin à faire.

*Coauteur Daniel Froment, éditions L'Harmattan, 18,05 €.

Pascale LE GARREC, Ouest-France

Pour vendre votre véhicule d'occasion, votre annonce est GRATUITE sur Ouestfrance-auto*.
N'attendez plus !!
Déposez votre annonce en 5 min

Boostez votre annonce avec sa diffusion dans le journal annonces automobile de Ouest France*.
Déposez votre annonce dans le journal à partir de 8€
* Offres réservées aux particuliers