Auto : la fin des grandes berlines françaises

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Publié le: 01/09/2009 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Assemblées à Rennes, les C6 Citroën et 607 Peugeot n'auront pas d'héritières. La Vel Satis de Renault non plus, à Sandouville. Pour l'usine rennaise, l'heure est à l'inquiétude.

La boucle est bouclée. Les berlines traditionnelles du haut de gamme des constructeurs français arrivent au terminus. Les C6, 607 et autres Vel Satis n'auront pas de descendance directe. Et pour cause : leurs ventes sont devenues anecdotiques.

Sur les sept premiers mois de l'année, Renault a immatriculé en France 736 Vel Satis, Peugeot 629 modèles 607 et Citroën 488 exemplaires de C6. Ne parlons pas des ventes à l'étranger. Insignifiantes. Rappelons, pour faire le ratio, qu'il s'est vendu sur le seul marché tricolore plus de 1 130 000 véhicules sur les six premiers mois de 2009.

Fini le temps, pas si lointain, où nos conquérants tricolores prétendaient en découdre avec les marques allemandes, les références du secteur. La crise leur a donné le coup de grâce dans un match commercial qui était de toute façon très mal engagé.

Face aux solides allemandes (Mercedes, BMW et Volkswagen) qui se partagent, avec les Japonais (Toyota), les commandes du haut de gamme en Europe, les marques françaises n'ont jamais fait le poids. Ni par l'image et un design jugés trop classiques (Peugeot) ou trop originaux (Renault). Ni par les coûts estimés peu attractifs. Ni par la fiabilité, un terrain où les constructeurs germaniques et nippons restent inaccessibles, toutes les études en attestent.

Mauvaise nouvelle pour Rennes

Cantonnées finalement sur un marché domestique (hexagonal) au potentiel limité, les grosses berlines françaises ont souffert en outre - coup sans doute fatal - des effets du bonus-malus écologique et de la prime à la casse. Favorables évidemment aux petites cylindrées de plus en plus fabriquées en Europe de l'Est : Slovaquie, Slovénie...

Les constructeurs sont aussi confrontés aux comportements d'un consommateur plus sobre et plus responsable. L'abandon d'une fabrication française de grandes berlines classiques est évidemment une mauvaise nouvelle pour les usines directement concernées, tout particulièrement Rennes. D'autant que la nouvelle offre estampillée haut de gamme de PSA ne semble pas prendre la route de la capitale bretonne. À la direction de Peugeot-Citroën, on se refuse obstinément à affirmer que la future DS 5, le nouveau fleuron des chevrons, sera assemblée à Rennes. Mauvais signe.

Bref, l'avenir du centre breton reste adossé aux modèles du milieu de gamme, la C5 et la 407 dont la nouvelle version, sans doute une 508, sera commercialisée au début de 2011. Il cherche sa voie sur une route encombrée de chicanes et de contraintes. Philippe Varin, le nouveau Pdg, a d'ailleurs annoncé la couleur dès son arrivée, avant l'été. Pour lui, Rennes va devoir diviser par deux ses capacités de production d'ici à la fin de l'année ! Tout en prolongeant son plan de départs « volontaires » jusqu'au 31 mars 2010. Il manque encore près de 600 salariés au guichet départ...

(Source : Paul Burel, Ouest-France)