Auto : faut-il revoir le malus antipollution ?

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Publié le: 25/11/2014 - Mis à jour le: 08/10/2019
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Le système actuel favorise l'achat de voitures diesel au détriment de l'essence. Paradoxal. Une sénatrice propose donc de sanctionner aussi les rejets de particules fines, spécifiques aux diesels. Pas si simple.


Un malus antipollution...

Depuis 2008, lorsque vous achetez une voiture neuve, vous devez payer un malus (de 150 € à 8 000 €) si ce véhicule est jugé trop polluant. À l'inverse, l'État vous offre un bonus (de 150 € à 6 300 €) si votre nouvelle voiture est considérée comme « propre ». Pour distribuer les bons et les mauvais points, on prend en compte les émissions de dioxyde de carbone CO2, les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Plus un moteur consomme de carburant, plus il est sanctionné.

...qui favorise le diesel

Les moteurs diesels rejettent en effet moins de CO2 que les moteurs essence. Ils se retrouvent donc favorisés. Le Tiguan diesel (110 et 140 CV) ne prend, par exemple, « que » 250 € de malus tandis que les versions essence (122 et 160 CV) écopent de 1 600 € à 2 200 € de surtaxe. De sacrées différences sur la facture pour des modèles vendus, au départ, quasiment le même prix.

Et une proposition de loi...

Pour la sénatrice EELV Aline Archimbaud, il faut certes s'attaquer au CO2 pour lutter contre le dérèglement climatique, mais aussi décourager l'achat du diesel. Rejetée par le Sénat dans la nuit, sa proposition de loi visait à redéfinir les règles de ce bonus-malus antipollution, de manière à prendre également en compte les émissions de particules fines (cancérigènes) et d'oxydes d'azote, essentiellement émises par les diesels.

...jugée inadaptée

L'association 40 millions d'automobilistes estime que cette proposition « n'a aucun sens ». L'évolution de la norme « Euro » imposée aux constructeurs a déjà permis de réduire « de manière drastique les rejets nocifs des véhicules, voire même de supprimer l'émission de certains polluants », souligne-t-elle : « Les nouveaux diesels ne rejettent plus de particules fines. Ajouter ces critères de malus écologique pour des véhicules qui n'émettent plus ces polluants est donc incohérent. » Aujourd'hui, près de 30 % du parc automobile a plus de quinze ans. Or, l'association rappelle que ce sont les véhicules les plus anciens qui polluent le plus. Elle suggère donc d'instaurer, pour eux, une aide fiscale à la dépollution.
 

Source : Ouest-France, Guillaume BOUNIOL

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