« Au départ, on est sous l'argus » - Le Mans - vendredi 25 août 2006

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Publié le: 18/09/2006 - Mis à jour le: 08/10/2019
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La vente a lieu sous la bannière de la société VP Ouest. Questions à l'un de ses dirigeants, Frédéric Bourdiaux, commissaire-priseur.

D'où viennent les voitures que vous présentez ?

On représente surtout les constructeurs et les loueurs longue durée, qui veulent changer leur flotte. Nous sommes leur mandataire. On a aussi des organismes de financement, comme les banques, qui font une saisie amiable quand les gens ont contracté un emprunt pour acheter une voiture et ne peuvent pas rembourser.

Quel est l'intérêt pour les loueurs ?

Les gros loueurs immatriculent entre 80 et 150 voitures neuves par an. Les voitures arrivent en fin de contrat après un certain kilométrage ou une certaine durée : entre 24 et 36 mois. A ce moment-là, les loueurs revendent les voitures d'occasion. Toutes les grandes sociétés passent par la location longue durée, même La Poste. Le but, c'est que le commercial roule dans une voiture récente, fiable, qui ne tombe pas en panne.

Quelles sont les garanties de la vente aux enchères?

On examine toutes les voitures et on leur donne un prix en fonction des critères : modèle, nombre de portes, moteur, couleur, habillage intérieur, kilométrage, état général, contrôle technique... Les contrôleurs les expertisent, roulent avec pour évaluer le comportement. A modèle équivalent, en fonction de ce qu'on a vendu avant, on arrive à savoir le prix. C'est notre estimation. Après, la mise à prix est inférieure. Et sur le podium, ça part à plus ou à moins que l'estimation.

La vente se fait plus souvent au-dessus du prix estimé.

Parfois on a des surprises. Il y a des subtilités qui nous échappent. Par exemple, un intérieur en cuir rouge. On n'en trouve pas sur le marché. Du coup, le prix monte.

Certaines voitures partent au-dessus du niveau de l'argus.

Peut-être, mais au départ, on est toujours en dessous. On travaille dans la transparence, on vend la voiture en l'état, en fonction de ce qu'on sait. Si une aile est enfoncée ou rayée, si la courroie de distribution a été changée, on le dit. La voiture est nettoyée, mais pas forcément préparée. Chaque voiture a une fiche, avec le bilan de l'expert : carrosserie, freinage, équipement... Charge à l'acheteur d'estimer s'il y a des frais dessus. Après, il peut prendre une garantie.

Les voitures essence ont du mal à partir.

Le marché du neuf, c'est 70 % de diesel. Et les constructeurs ont intensifié les recherches anti-pollution, avec des voitures performantes. Du coup, ils ont un peu laissé de côté l'essence. Le prix du baril n'arrange rien. Les gens préfèrent le diesel, même s'ils ne roulent pas beaucoup. C'est psychologique. Mais il ne faut pas voir que la carte bleue à la pompe. Il y a aussi l'entretien, le prix d'achat. Une diesel, c'est rentable à partir de 100 000 kilomètres.

Quelles sont les voitures à la mode ?

Après les vacances, on a passé le cap des monospaces. En ce moment, on se tourne plus vers les berlines, classiques. Il y a aussi un attrait pour les coupés cabriolets, avec la capote rétractable. Des gens en achètent en ce moment, parce que c'est moins cher, en pensant à l'été prochain. En attendant, ils sont prêts à être un peu plus serrés à l'intérieur.

En dehors des particuliers, vous avez des acheteurs professionnels.

Oui, et puis des gens dans l'import-export : pays de l'est, Maghreb, Portugal, Espagne. L'avantage pour eux, c'est qu'ici ils trouvent de tout : des modèles moins chers ou mieux équipés que dans certains pays.

Recueilli par Jérôme LOURDAIS.