Assurance auto : le prix de l'assurance doit être unisexe
Actualité
Publié le: 04/03/2011 - Mis à jour le: 07/04/2015
P3377_110304.jpgAu volant, les femmes sont moins dangereuses que les hommes... mais devront payer comme eux ! David Adémas
La Cour de justice européenne vient de demander aux compagnies de ne plus appliquer de tarifs différents pour les hommes et pour les femmes. Cela pourrait se traduire par une hausse des assurances auto... pour les femmes.
Égalité pour les assurés. Le principe d'égalité entre les hommes et les femmes doit aussi s'appliquer dans le secteur des assurances, vient de trancher la Cour de justice européenne (CJE). Car « prendre en compte le sexe des individus assurés comme un facteur de risque dans les contrats d'assurance constitue une discrimination ». Jusque-là, les assureurs bénéficiaient d'une dérogation à ce principe. La plupart appliquent donc des tarifs différenciés, en fonction du sexe de l'assuré. « Les femmes paient moins cher leur assurance auto, notamment dans les deux ans qui suivent l'obtention du permis de conduire, car elles ont deux fois moins d'accidents que les jeunes hommes », affirme la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). La Maif sera sans doute une des rares à se réjouir de la décision de la CJE : elle ne pratique pas de discrimination.
Hommes plus risqués. Les sociologues l'ont analysé : être un homme dans nos sociétés occidentales va de pair avec des pratiques plus risquées dans la vie. En matière d'alcool, de sport, de tabac, de vitesse... C'est « le coût de la masculinité », expliquerait la chercheuse Christine Guionnet. Des données statistiques confirment ces prises de risques. Par exemple, plus de 90 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident corporel ou mortel sont des hommes. Les hommes vivent aussi moins longtemps que les femmes (78,1 ans contre 84,8 ans).
Tarifs en hausse. Mais l'égalité est un droit « supérieur ». La CJE a laissé aux compagnies d'assurance jusqu'au 21 décembre 2012 pour uniformiser leurs tarifs sans distinguo de sexe, dans tous les types de contrat d'assurance : automobile, mais aussi assurance-vie. « Cette décision remet en cause le principe même de l'assurance, qui fixe un tarif à partir de données objectives, dont le critère sexe fait partie », critique la FFSA. Qui prévient : « Moins de tarifs seront proposés ». Ce « grand jour pour l'égalité des sexes », selon les mots de Viviane Reding, la commissaire à la Justice, pourrait en effet bien coûter cher... aux femmes. Pour elles, les assurances annoncent une augmentation moyenne des tarifs auto de 25 %.
Carine JANIN, Ouest-France
La Cour de justice européenne vient de demander aux compagnies de ne plus appliquer de tarifs différents pour les hommes et pour les femmes. Cela pourrait se traduire par une hausse des assurances auto... pour les femmes.
Égalité pour les assurés. Le principe d'égalité entre les hommes et les femmes doit aussi s'appliquer dans le secteur des assurances, vient de trancher la Cour de justice européenne (CJE). Car « prendre en compte le sexe des individus assurés comme un facteur de risque dans les contrats d'assurance constitue une discrimination ». Jusque-là, les assureurs bénéficiaient d'une dérogation à ce principe. La plupart appliquent donc des tarifs différenciés, en fonction du sexe de l'assuré. « Les femmes paient moins cher leur assurance auto, notamment dans les deux ans qui suivent l'obtention du permis de conduire, car elles ont deux fois moins d'accidents que les jeunes hommes », affirme la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). La Maif sera sans doute une des rares à se réjouir de la décision de la CJE : elle ne pratique pas de discrimination.
Hommes plus risqués. Les sociologues l'ont analysé : être un homme dans nos sociétés occidentales va de pair avec des pratiques plus risquées dans la vie. En matière d'alcool, de sport, de tabac, de vitesse... C'est « le coût de la masculinité », expliquerait la chercheuse Christine Guionnet. Des données statistiques confirment ces prises de risques. Par exemple, plus de 90 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident corporel ou mortel sont des hommes. Les hommes vivent aussi moins longtemps que les femmes (78,1 ans contre 84,8 ans).
Tarifs en hausse. Mais l'égalité est un droit « supérieur ». La CJE a laissé aux compagnies d'assurance jusqu'au 21 décembre 2012 pour uniformiser leurs tarifs sans distinguo de sexe, dans tous les types de contrat d'assurance : automobile, mais aussi assurance-vie. « Cette décision remet en cause le principe même de l'assurance, qui fixe un tarif à partir de données objectives, dont le critère sexe fait partie », critique la FFSA. Qui prévient : « Moins de tarifs seront proposés ». Ce « grand jour pour l'égalité des sexes », selon les mots de Viviane Reding, la commissaire à la Justice, pourrait en effet bien coûter cher... aux femmes. Pour elles, les assurances annoncent une augmentation moyenne des tarifs auto de 25 %.
Carine JANIN, Ouest-France
