À Seattle, l'autopartage commence à décoller

Actualité Seat

Publié le: 06/08/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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P1198_070806.jpgDébut de notre série « Un geste pour la planète ». Seattle est une des villes les plus vertes des Etats-Unis. Voulant diminuer ses gaz à effet de serre, elle pousse à l'autopartage, un système de location de voitures par abonnement.

NEW YORK (De notre correspondante).- « Une initiative qui préserve votre temps, votre argent et aussi la planète » : c'est par cet argumentaire à la fois pratique et écologique que se présente Flexcar. Cette société privée d'autopartage a été créée en janvier 2000 à Seattle et s'est, depuis, développée dans onze autres villes américaines, de Los Angeles à Chicago.

Même les moins fanas d'environnement se laissent convaincre par son faible coût et sa simplicité d'utilisation. À Seattle, louer l'un des 150 véhicules de la société revient ainsi moins cher que de passer par un loueur classique ou de prendre des taxis : 35 dollars d'abonnement annuel puis un forfait horaire (8 dollars) ou journalier (63 dollars). À ce tarif, pas besoin de se préoccuper de l'essence, de l'assurance et du dépannage : tout est compris. Pour réserver sa voiture, il suffit de préciser - par internet ou par téléphone - dans quel parking proche de chez soi on la prendra, et surtout l'heure et le lieu où on la laissera aux suivants... « Pour moi qui ai précédemment vécu cinq ans sans voiture, Flexcar est une bénédiction », témoigne Jennifer, une cadre commerciale qui fait partie des 15 000 abonnés à Seattle (3 % de la population). « Avant, je galérais à visiter mes clients en marchant ou en prenant le bus et je me sentais un peu hippie à toujours demander à mes collègues de me déposer. Ces voitures m'ont procuré l'indépendance : elles sont abordables, disponibles en grand nombre près de chez moi, plutôt propres. Et, en plus, j'assume mieux de contribuer à la pollution globale en m'abonnant à ce service. Avoir ma propre voiture me donnerait trop mauvaise conscience ! ».

La flotte de Flexcar se compose surtout de Honda Civic hybrides. Les abonnés sont si contents du service que la moitié a revendu son véhicule personnel ou renoncé à en acheter un. À la grande joie de la municipalité, l'une des plus vertes du pays. Le maire démocrate Greg Nickels a été le premier aux États-Unis à s'engager, d'ici 2012, à réduire les gaz à effet de serre de 7 % en dessous du niveau de 1990. Flexcar l'aidera peut-être à respecter le protocole de Kyoto !

En Europe aussi. L'autopartage est né en Europe dans les années 50. À la base, un constat : les voitures particulières restent immobilisées la plupart du temps et sont coûteuses. Selon le concept d'autopartage, les voitures sont réservées pour des durées assez courtes, les utilisateurs sont abonnés, et prennent eux-mêmes possession du véhicule, grâce à une carte d'accès électronique par exemple. Le système est particulièrement répandu en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas, et existe dans plus de 600 villes dans le monde. En France, il est proposé dans plusieurs villes dont Paris, Strasbourg, Marseille. Le 11 mai, le Sénat a adopté à l'unanimité une proposition de loi du sénateur du Bas-Rhin Roland Ries visant à promouvoir l'autopartage.

Isabelle LESNIAK.