24 Heures du Mans : Yamaha renoue avec le succès

La Yamaha Austria chante sous la pluie mancelle.

24 Heures du Mans. Dans une édition marquée par des conditions climatiques difficiles, la moto autrichienne a su se montrer la plus régulière pour tenir à distance la Honda n° 111 et la Suzuki n° 1.

Il a plu, beaucoup plu sur la 32e édition des 24 Heures du Mans. Des conditions qui auront joué le rôle de juge de paix et mis en évidence la supériorité des pneumatiques Michelin sur le mouillé. La Yamaha n° 7 de l'Austria Racing Team a su mettre à profit ces éléments pour offrir à l'Autriche un succès inédit. Une victoire étrangère qui ne s'était plus vue au Mans depuis 1984 et le succès des Néerlandais Van Der Mark/Brand sur Suzuki.

Le film de la course aura offert un scénario rapidement ficelé. Après quinze minutes, la Yamaha du GMT 94 baissait pavillon suite à la casse d'un joint de culasse. Cinq minutes plus tard, c'était au tour de Matthieu Lagrive sur la Honda n° 111 de commettre une bévue au Garage Vert. Un tout droit aux conséquences lourdes pour la Honda CBR 1000 puisqu'il a fallu changer le carter, la boîte de vitesse et du carénage.

Le bonheur de Gwen Giabbani

Dix minutes dilapidées, qui, malgré tous les efforts du pilote calvadosien, constitueront un handicap lourd. D'autant que Steve Plater sera lui aussi victime d'une chute dans la nuit. « C'est dommage », soupirait Matthieu Lagrive qui, une nouvelle fois, la cinquième consécutive, échoue à la 2e place. Pour son retour, après une éclipse de huit années, Honda France a marqué les esprits. Pour le plus grand plaisir de Bernard Rigoni. « Cette 2e place, on va s'en contenter, expliquait le patron de la compétition chez Honda France. On a montré un gros potentiel malgré une absence très longue. »

Habitué au succès, vainqueur des deux dernières éditions avec un doublé à la clef, Dominique Méliand se montrait beau joueur sans masquer son amertume. « Quand on vient ici, on vient pour gagner, il faut être fin prêt pour que tout marche bien : les pneus avec la moto et la moto avec les pneus. » Insuffisamment préparée, la nouvelle Suzuki, peu aidée par les Dunlop sur une piste trempée et handicapée par les deux chutes de Veneman, n'était pas en mesure de rivaliser. « La performance n'y était pas par rapport au Michelin. On a essayé de s'accrocher, cela s'est traduit par deux chutes. Et puis, on manquait de roulage. »

Tous ces déboires, ces chutes, ces casses : la Yamaha n° 7 les aura vécus par procuration. Régulière, épargnée par les aléas de toutes sortes, à l'exception d'un shifter défectueux, la moto autrichienne a filé bon train vers le succès en prenant la tête aux abords de la 3e heure de course pour ne plus la lâcher. « Si, pour Igor Jerman, cela faisait onze ans qu'il courait après un 2e succès au Mans ; pour moi, cela fait 11 ans que j'espère un succès aux 24 Heures. » Le vide est comblé pour ce fonctionnaire de police installé à Paris dont le team prend une sérieuse option sur le titre de champion du monde.

En Superstock, la trame aura été indécise jusqu'au bout. Ce n'est que dans la dernière demi-heure que la Suzuki n° 72 du Junior Team réussissait à prendre le dessus sur la Suzuki n° 95 du Qatar Endurance Racing Team.

(Source : Ouest-France, Stéphane Bois)

Classement : 1. Yamaha n° 7 (Jerman, Martin, Giabbani) 727 tours à 151 km/h de moyenne ;
2. Honda n° 111 (Plater, Charpentier, Lagrive) à 5 t. ;
3. Suzuki n° 1 (Philippe, Veneman, Dietrich) à 11 t. ;
4. Kawasaki n° 69 (Devoyon, Chevre, Jond) à 18 t. ;
5. Suzuki n° 72 (Foray, Tangre, Bulle) 1re Superstock à 24 t. ;
6. Suzuki n° 95 (Al-Naimi, Shinjo, Delhalle) 2e Superstock ;
7. Suzuki n° 41 (Junod, Gantner, Houssin) ;
8. Kawasaki n° 11 (Da Costa, Foray, Moreira) ;
9. Suzuki n° 27 (Pruljiere, Andrieu, Gnemmi) 3e Superstock ;
10. Kawasaki n° 8 (Saiger, Muff, Penzkofer) ;
11. Kawasaki n° 24 (Haquin, Marmont, Labussière) ;
12. Suzuki n° 44 (Hickman, Bellucci, Miinin) ;
13. Yamaha n°5 (Tessari, Gruy, Dos Santos) ;
14. Honda n° 21 (Seidel, Zaiser, Etheridge) ;
15. Suzuki n° 50 (Ulmann, Bernon, Humeau)... 27. KTM (Loeul, Paul, Durand) à 172 t.
19 abandons.

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