24 Heures du Mans : Peugeot signe son grand retour par un podium

Actualité Peugeot

Publié le: 20/06/2007 - Mis à jour le: 08/10/2019
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P1139_070618.jpgLMP1. La marque au Lion a marqué son territoire. Au bout du suspense, alors qu'une de ses autos était cassée et que la seconde donnait des signes de faiblesse, elle arrache la 2e place.

Il est des places d'honneur qui valent toutes les victoires. « C'est une grande joie. C'est formidable. Génial. Il y a dix-huit mois, il n'y avait rien. Là, il y a pole et deuxième place, bravo Peugeot Sport. Superbe ! » Frédéric Saint-Geours est tout, sauf avare de superlatifs. Après être passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et surtout s'être payé des angoisses rares, le DG de la marque au Lion souffle, et se lâche. Tellement soulagé... « C'est un rêve qui se réalise, renchérit Stéphane Sarrazin. On espérait vraiment finir cette course, mais on savait que ça serait difficile. L'équipe est super-forte, a produit un boulot extraordinaire. C'est magique. Vraiment unique dans une carrière, et je suis très heureux. » Pourtant, tout n'a pas baigné dans l'huile, du côté du stand du constructeur français. Au matin, hier, l'euphorie domine. Deuxième et troisième places, une nuit déroulée avec une régularité d'horloge - changements de pilotes, de pneus, ravitaillement, un nettoyage du radiateur - et des chronos qui s'approchent de ceux d'Audi... Rien à jeter dans le programme.

Au point qu'au lever du jour, quand l'Allemande n° 2 finit dans le décor, de nouvelles idées assaillent toute l'équipe tricolore : « On a regardé ce qu'il fallait faire pour aller chercher l'Audi rescapée, atteste Serge Saulnier le team manager, mais c'était quasi impossible. Pour pouvoir gagner, il nous fallait tourner quelque chose comme sept secondes plus vite au tour, et ça n'était pas réaliste. » Consigne a donc été donnée aux pilotes de rouler sur un bon rythme, mais sur le mode : qui va piano, va sano. Plus question, donc, de « marcher » sur les vibreurs, de prendre un risque quelconque. « Si, pour notre retour, on peut terminer avec les deux voitures sur le podium, ça serait un très beau résultat, insistait Saulnier à quatre heures de l'arrivée. Mais on entre maintenant dans la phase critique où, en général, on a des problèmes. C'est d'autant plus stressant. »

La suite devait lui donner raison. 12 h 40 : la 7 revient au stand. Problème grave de pression d'huile, moteur cassé : « On a essayé de refaire un tour pour voir, mais non, regrette Michel Barge le directeur de Peugeot Sport. On savait notre voiture fiable pendant 3 500 km, et qu'après, ça serait beaucoup plus difficile. Là, on démontre qu'on n'y est pas encore. » Le pire intervenait vingt minutes plus tard. Audi choisit de chausser des pneus pluie, la 908 n°8 s'arrête à son box et on se dit que c'est pour la même raison. Sauf que le temps passe, que l'auto est rentrée et que ça dure. À la crispation des visages, on sent bien que l'heure est grave. 13 h 20 : première tentative de sortie, trois petites boucles et puis retour à la faveur de la pluie battante, qui justifie l'intervention du safety car. Enfin, Sébastien Bourdais repart en piste. Il est 14 h 36. Sans tirer sur la mécanique, et en serrant les fesses. Rien ne dit que l'auto tiendra. Elle tient. Non seulement elle est bien née, mais elle a la vie chevillée à la mécanique. Pour sa nouvelle approche du Mans, le Lion empoche une 2e place inespérée. Preuve que, finalement, en termes de fiabilité, il n'est pas si loin du compte que cela.

Olivier CLERC.