06.11 : la réparation auto, un marché juteux

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Publié le: 06/11/2007 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Constructeurs auto et garagistes indépendants se disputent le droit de réparer votre véhicule. En jeu, un marché de plusieurs milliards d'euros.

« Une valise, ça coûtait - en 2002 - entre 5 000 et 12 000 € pièce. Comment voulez-vous que le petit garagiste du coin s'en achète une par marque pour satisfaire tous ses clients ? », s'interroge Yves Riou, délégué général de la Feda.

La « valise », c'est l'ordinateur que le garagiste emploie pour diagnostiquer les pannes sur votre véhicule. Et y remédier. L'ennui, c'est que les concessionnaires des marques ne sont pas prêteurs vis-à-vis des petits garages.

2000 € la valise

La Feda (Fédération des syndicats de la distribution automobile) vient donc de passer à l'attaque, alors que se profile la reconduction d'accords en cours. Au fil des ans, les constructeurs ont pourtant lâché du lest à leurs concurrents. Plus question, par exemple, de s'arroger le monopole des pièces « constructeur ». Mais cinq ans après les accords de 2002, ça coince toujours, côté électronique.

Les voitures d'aujourd'hui en sont bourrées et les constructeurs se font toujours tirer l'oreille pour livrer leurs petits secrets aux indépendants. Certes, il existe depuis, pour les dépanner, une valise multimarques, louée ou vendue 2 000 € environ. Mais encore faut-il - comme pour un ordinateur - disposer des dernières mises à jour du constructeur. Sinon, c'est un investissement à fonds perdu.

L'addition n'est pas la même

Les indépendants ont reçu le renfort d'équipementiers comme Bosch, pour qui « il ne faut pas laisser un seul acteur monopoliser la réparation automobile ». D'autant que le consommateur peut y retrouver son compte : les réparations en concessions sont forfaitisées (« un embrayage, c'est tant d'heures »). Ce qui n'est pas le cas dans les petits garages. Au bout du compte, l'addition n'est pas la même.

La bataille n'est pourtant pas finie entre les 11 000 agents et réparateurs des constructeurs pour les seules marques Renault et PSA Peugeot-Citroën et les 45 000 garagistes indépendants (dont Midas, Norauto, Speedy...). Car au milieu se trouve un gros gâteau : celui de la réparation automobile. 36 millions de voitures en circulation (âge moyen huit ans). Qui, a un moment donné, auront besoin d'un homme de l'art.

Le marché de l'entretien auto n'est pas anecdotique. Si la concession d'une grande marque réalise 70 % de son chiffre d'affaires en vendant des véhicules neufs et d'occasion, elle réalise plus de 50 % de son bénéfice avec l'entretien, les pièces et la réparation de ceux-ci.

Pierre PINSON.