Volkswagen prend le volant de Scania

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Publié le: 04/03/2008 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Le groupe automobile prend le contrôle du constructeur de camions suédois. Pas trop d'inquiétude chez les 700 salariés angevins.

C'est fait. Après bien des péripéties, Volkswagen a trouvé un accord avec Investor AB, contrôlé par la famille Wallenberg, pour reprendre ses parts dans Scania. Le groupe automobile allemand détient désormais 37 % du capital et 68 % des droits de vote. Le montant du rachat s'élèverait à environ 3 milliards d'euros.

« Volkswagen était déjà le principal actionnaire. Il est désormais majoritaire, et largement. » Gilles Baustert, directeur marketing et communication chez Scania France, rappelle que le groupe suédois était devenu l'importateur du groupe allemand dès 1948. « Déjà une longue histoire. »

Ces derniers temps, Scania suscitait bien des convoitises. Normal, en tant que premier de la classe en matière de rentabilité, avec une marge opérationnelle de 12 % (35 000 salariés dans le monde, 75 000 véhicules livrés, 9 milliards de chiffre d'affaires en 2007).

Volvo, le « frère ennemi », avait dû renoncer à son rachat, en 1999, sur injonction de la commission européenne pour « position dominante ». Même chose pour Man, le concurrent, dont l'offre publique d'achat hostile, en 2006, avait été très mal perçue.

Volkswagen a donc repris les choses en main, renforçant régulièrement sa participation. « Avoir un actionnariat stable, c'est un gage de santé et de futur développement pour l'entreprise », estime Gilles Baustert.

Selon la direction, le groupe allemand s'est engagé à conserver les équipes actuelles. « Huit marques cohabitent déjà, chacune de façon autonome. C'est très positif. »

Des synergies sont attendues en matière d'électronique, de moteurs hybrides et de nouvelles technologies. Les camions de Volkswagen, essentiellement vendus au Brésil, ne devraient pas concurrencer ceux de Scania : « Ni les volumes ni les prix ne sont comparables. »

Enfin, le groupe suédois restera coté à la bourse de Stockholm. « Nous n'avons pas l'impression de perdre notre âme, bien au contraire. »

Gilles Baustert voit mal les deux marques se phagocyter, bien au contraire. « Volkswagen nous rachète pour étoffer son portefeuille. » Aucun nom n'est officiellement cité mais le grand concurrent, Mercedes, pourrait bien servir d'exemple.