Voitures d'occasion : recul historique

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Publié le: 12/02/2009 - Mis à jour le: 08/10/2019
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Photo Ouest-France

Plombées par le bonus écologique, la prime à la casse et les promotions spectaculaires sur le neuf, les ventes de voitures d'occasion traversent une crise historique en France qui pourrait entraîner la faillite de nombreux concessionnaires spécialisés.

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Beaucoup plus important que celui des voitures neuves (cinq millions de transactions réalisées chaque année), le marché de l'occasion subit, en France, un recul historique.

« Nous n'avons jamais assisté à une baisse aussi violente », commente Olivier Lamirault, président des concessionnaires au Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).

L'ensemble de la filière est touché : les particuliers, qui réalisent 60 % des ventes par le biais des annonces classiques, comme les professionnels.

En cause, le bonus écologique et la prime à la casse qui permet à l'acheteur d'une voiture neuve et peu polluante de bénéficier d'une somme de 1.000 euros s'il met au rebut un véhicule de plus de dix ans.

Les rabais importants et les offres commerciales octroyés par les constructeurs ont aussi contribué à plomber le marché.

« Il n'y a plus d'attrait pour l'occasion. Actuellement, certains modèles sont plus cher que les neufs. Cela est particulièrement vrai pour les plus récentes, de moins d'un an », explique M. Lamirault.

Le secteur est aussi touché par la concurrence des sociétés de location.

La situation s'est nettement détériorée lors du second semestre 2008 : « Il y aura un nouveau recul de 5 % à 10 % cette année », prédit Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. Pour ne rien arranger, le marché de l'occasion est également concurrencé par les sociétés de location. Compte tenu de la baisse de leur pouvoir d'achat, « les gens préfèrent louer une voiture sur une longue durée que d'en acheter une », explique Henri-Charles Serfati, de l'Agence automobile.

Enfin, la débâcle s'est accentuée pour les 4x4 et les coupés sportifs, torpillés par le malus : les ventes dans ces branches ont chuté de 50 %.

Au bout du compte, les concessionnaires les plus fragiles se retrouvent en difficulté, ce qui devrait accélérer encore le mouvement de concentration dans ce secteur.

Le CNPA demande au gouvernement que le dispositif du bonus-malus écologique et que la prime à la casse puissent s'appliquer aux véhicules d'occasion récents.