Voitures connectées : la cybersécurité est cruciale
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La cybersécurité devient essentielle, aujourd’hui, dans nos voitures ?
Oui ! Avec ses technologies nombreuses, une auto multiplie les risques de faille. Une voiture sans automatismes poussés possède 100 000 lignes de codes dans ses fonctions électroniques. Une voiture semi-autonome, c’est 60 à 100 millions. Plus que dans un avion de chasse. Ce sont autant de points d’attaque possible.
Quels sont les risques, précisément ?
D’abord le vol d’informations personnelles. Comme sur les réseaux sociaux. C’est fou ce qu’une voiture arrive à savoir sur vous. Elle est capable de détecter qui conduit, chaque automobiliste ayant sa propre « signature » : façon de tourner le volant, de freiner… et avec quel niveau de prudence. Ce qui pourrait intéresser les assureurs : savoir si vous êtes bon conducteur ou pas, ajuster votre prime, voire vous chasser si vous êtes mauvais. Et puis, comme votre smartphone, votre voiture sait énormément de choses sur vous : quel type de magasin vous fréquentez, si vous mangez bio… Ces informations ont une valeur énorme pour des entreprises qui ont envie de faire de la publicité ciblée.
Mais ce qui fait le plus peur, c’est la cyberattaque ?
Carrément. Imaginez : un matin, dans une entreprise de livraison, plus aucun camion ne démarre. À la clé, une demande de rançon (comme cela se multiplie dans de nombreux secteurs). Première cible : les flottes de véhicules. Mais aussi le particulier. Car la voiture est un objet cher. Provoquer l’immobilisation à distance et demander une rançon, c’est un scénario possible. Il pourrait y avoir des attaques entre industriels : faire consommer plus une voiture d’une marque concurrente. Ou provoquer des pannes, des dysfonctionnements à distance, pour nuire à sa réputation, et inciter les clients à changer de marque.
C’est déjà possible sur les voitures actuelles ?
Non, hormis sur les Tesla dont l’informatique embarquée est mise à jour en ligne deux fois par mois. Mais ça va forcément se répandre. Car ces systèmes ouvrent de nouvelles brèches. La multiplication des systèmes avec des « softs » augmente la surface d’attaque. Des attaques pourraient être orchestrées par des individus animés d’intentions terroristes. Si un jour, juste 2 % des voitures sur le périphérique parisien sont bloquées, cela paralyse l’économie de Paris.
Source : Ouest-France