Utilitaires : année noire pour le marché de la camionnette

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Publié le: 11/01/2010 - Mis à jour le: 07/04/2015
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Les constructeurs, dont PSA et Renault-Dacia, ont connu une grosse embardée. Les ventes ont chuté de 18,7 %. La cause ? La crise qui secoue le transport routier.

Malgré la crise, 2009 a été excellente pour les constructeurs automobiles. Grâce à la prime à la casse et aux nouveaux modèles, les ventes en France ont progressé de 10,7 % (2 268 730 véhicules vendus).

En revanche, le marché des véhicules utilitaires légers (les VUL, fourgonnettes, camionnettes, pick-up...) a pris une grosse claque : _ 18,7 % (373 997 véhicules vendus). Alors qu'il était en constante progression depuis dix ans. Chez PSA (Peugeot-Citroën), on évoque « un effondrement » de ce secteur très complexe, aux multiples acteurs (grandes entreprises comme La Poste, par exemple, avec ses 51 000 véhicules, PME, artisans...).

La cause de ce marasme ? La terrible crise que traverse depuis deux ans le transport routier. Les entreprises (36 000) ont affronté trois lames de fond : l'augmentation du carburant, l'effondrement de l'activité dû à la crise mondiale (- 10 % en moyenne), la baisse des prix (entre 5 % et 10 %). Sur 4 000 entreprises en difficulté, 80 % ont été liquidées. Et 20 000 emplois supprimés, d'après les chiffres de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).


Le marché de l'occasion sinistré

Aujourd'hui, 5 % du parc de VUL est immobilisé. De nombreux véhicules sont à vendre. « Quand une entreprise recherche de la trésorerie, elle met en vente ses camions », souligne Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR. Problème : le marché de l'occasion, comme celui du neuf, est sinistré. Un phénomène inquiétant quand on sait qu'il a toujours été dynamique.

« Un véhicule utilitaire naît à la ville et meurt à la campagne », souligne Jean-Christophe Kugler, le directeur de la division VU chez Renault, pour expliquer qu'un véhicule de dix ans, voire de quinze ans, après plusieurs changements de main, a encore une forte valeur. Or, aujourd'hui, les acheteurs potentiels ne sont pas prêts à mettre le juste prix. « Les transporteurs préfèrent ne pas vendre », explique Nicolas Paulissen.

Dans ces conditions, que sera 2010 ? La FNTR craint « une reprise insuffisante » et prévoit une contraction du secteur avec de nouvelles concentrations et disparitions de sociétés (surtout les petites). Jean-Christophe Kugler souhaite que « l'accès au crédit pour les petites entreprises soit facilité. Cela mettrait de l'huile ».

Certains établissements bancaires restent frileux pour soutenir l'investissement dans du matériel.Tout le monde attend surtout que l'activité redémarre. Car, comme le dit le directeur de Renault, « Pib en difficulté, véhicule léger en difficulté... »

Yann BESSOULE, Ouest-France