Une année à tout casser pour le marché de l'auto

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Publié le: 05/01/2010 - Mis à jour le: 05/10/2023
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2 268 730 voitures ont été vendues en France en 2009. C'est le meilleur score depuis 1990. PSA (Peugeot Citroën) et Renault en ont largement profité.

« C'est une excellente année, voire exceptionnelle. » Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a raison de se frotter les mains. En 2009, dans un contexte de crise économique, mais également de crise pour l'industrie automobile mondiale, 2 268 730 voitures ont été vendues en France, soit 10,7 % de plus qu'en 2008.

« C'est la meilleure performance depuis 1990 », note François Roudier, porte-parole du CCFA. Et les deux groupes français -PSA (Peugeot Citroën) et Renault (avec sa filiale roumaine Dacia) - en ont largement profité. Le premier a vendu 717 485 véhicules (+ 13,3 %), le second 566 240 (+ 14,9 %).

Les raisons du succès sont connues : prime à la casse, bonus écologique, nouveaux modèles. Les 1 000 € de la prime à la casse ont remporté un véritable succès. En fin d'année, on a même frôlé le délire. Renault a vu ses ventes exploser en décembre : + 94,3 % (60 554 voitures) ; PSA a réalisé un « petit » + 35,3 % (64 965). « Le 24 décembre, on dénombre traditionnellement quelques centaines d'immatriculations. Cette année, ce sont des milliers qui ont été enregistrés », indique François Roudier. Un autre facteur a énormément joué : les nouveaux modèles.
Correspondant bien à l'attente de la clientèle (des voitures pour se faire plaisir, qui consomment moins et sont plus écologiques, plus « fun et sympa » également), ils ont rencontré leur public. C'est vrai des françaises (Peugeot 3008, Renault Scénic, Citroën C5), mais également des modèles des marques étrangères (Fiat 500, Volkswagen Polo). Et le prix a pu jouer, comme pour la Sandero de Dacia (entre 6 000 et 7 000 €, primes déduites). « Après les modèles au look vieillissant des années 2000, le changement de gamme a payé », explique le porte-parole du CCFA.

2010 sans doute moins bonne

Dans un environnement difficile et fragile, le marché, bien soutenu par les dispositions gouvernementales, s'est donc plutôt bien tenu. Ce qui n'est pas le cas de celui des véhicules utilitaires légers (- 18,7 %) et des poids lourds (- 38,2 %).

Mais quid de 2010 ? Les deux premiers trimestres pourraient être bons, les commandes passées fin 2009 n'étant livrées qu'au cours des premiers mois de la nouvelle année. Ainsi, le directeur commercial de Renault, Bernard Cambier, annonce « un portefeuille très important, de près de 120 000 voitures », soit « un carnet de commandes de près de trois mois de livraisons ». Et Christophe Bergerand, directeur commercial France de Peugeot, signale « un très bon rythme de prises de commandes » et « un très gros portefeuille » à livrer.

Mais la baisse de la prime à la casse (700 € jusqu'à juin, puis 500 € jusqu'à la fin de l'année) et les modifications apportées au barème du bonus écologique freineront sans doute les ventes. Pour les soutenir, la marque au losange a annoncé, hier, qu'elle allait « compenser la baisse gouvernementale de la prime à la casse ». Comment ? « Nous allons rajouter les 300 € qui manquent jusqu'à fin février », a indiqué Bernard Cambier.

Reste qu'une inconnue pèse sur toutes les prévisions : la reprise économique. Si elle est là au second semestre, c'est une bonne nouvelle pour les constructeurs (et pour tout le monde, d'ailleurs). Mais ceux-ci préfèrent rester prudents. Certains tablent sur une baisse de 10 % du marché français en 2010.

Ouest-France